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Critique de Meps


Malgré ma pratique théâtrale de plus de 25 ans, je ne lis pas tant de théâtre que ça, et encore moins depuis la fin du challenge Théâtre de Musardise (snif). Et pour ce qui est du théâtre africain, on atteint le néant quand on se penche sur mon bilan lecture. Merci donc à Babelio et aux Editions Espaces 34 (sont de par chez moi en plus) pour l'envoi de cette pièce camerounaise dans le cadre de Masse Critique.

L'expérience fut… originale dirons-nous. Difficile de se prononcer car il s'agit bien ici de théâtre contemporain et je suis très loin d'être un spécialiste. On suit l'histoire de deux personnages principaux, Koldja la petite soeur et Major le grand-frère. Tout commence quand Koldja demande à Major de lui construire un avion, mais un qui vole vraiment. On sent rapidement la métaphore de la liberté, du départ au loin dans cet avion qu'un souffle doit animer pour qu'il puisse s'envoler.

On se perd un peu dans la construction éclatée, avec une sorte de voix narrative désincarnée, qui se rajoute aux répliques, et qui pourrait nous guider mais nous égare plutôt, entre indications dignes de didascalies et évocations d'évènements dont on ne sait pas toujours s'ils sont passés, présents ou futurs. Certains passages assez incantatoires (un paragraphe de 60 « Respire… » bien alignés, ou le discours répétitif de Major intimant à sa soeur « Colle-moi-la paix ») font hésiter entre poésie et théâtre, dans une recherche stylistique qu'on ne comprendrait que bien mieux grâce à l'apport d'une mise en scène, plus difficile à apprécier à la lecture plaquée.

On finit par réussir à comprendre les différentes strates (départ de la famille, du pays, exil, condamnation d'un certain pouvoir politique et social qui cherche à lisser, à censurer), on identifie progressivement mais sans certitude l'homme dont il est question au long de la pièce (père absent et/ou doubles du frère rencontrés par la petite soeur suite à son départ ?).

Reste une curiosité malgré tout éveillée, et l'envie de découvrir la première pièce Debout un pied qui aura reçu deux prix (Prix SACD de la dramaturgie de langue française 2017 et Prix des Ecrivains Associés du théâtre 2018)
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