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Critique de Aline1102


Dans ce premier roman de Mecca Jamilah Sullivan, nous suivons Malaya, une petite fille de 8 ans qui pèse près de 80 kilos. Malaya est en "obésité morbide", ce qui met sa santé en danger.

Malaya est une héroïne comme on les aime dans les romans. Elle est fragile et attachante et on la suit depuis l'enfance jusqu'à l'adolescence, ce qui permet de la voir évoluer au fil des pages et des années qui passent. Et Malaya n'est pas le seul personnage que l'on apprécie dans ce roman, car comme l'auteure est parvenue à donner beaucoup de profondeur à tous ses personnages, c'est un vrai plaisir de passer près d'une décennie avec chacun d'entre eux.

La famille Clondon est assez dysfonctionnelle, ce qui explique en partie la condition de Malaya, qui semble cristalliser les traumatismes vécus par plusieurs générations de femmes (puisqu'on apprend petit à petit que toutes les femmes de la branche maternelle de Malaya ont souffert ou souffrent encore de problèmes de poids.) Malaya compense par la nourriture son grand besoin d'affection, de reconnaissance, d'appartenance, d'être vue et entendue, tout comme Nyela, sa mère, compense son besoin d'être félicitée pour tout ce qu'elle a accompli par la nourriture. C'est en réalité le portrait de trois générations de femmes très fortes que dresse Mecca Jamilah Sullivan, même si on le comprend que petit à petit, touches par touches. Il y a une bonne dose de féminisme dans ce roman, car ce sont les femmes, jeunes ou moins, qui mènent la danse et qui apprennent peu à peu à se faire confiance et à s'affirmer. D'ailleurs, ironiquement, c'est lorsqu'elle commence à assumer son physique et à affirmer sa personnalité que Malaya perd du poids.

C'est un vrai plaisir aussi de suivre l'évolution de Harlem, le quartier new-yorkais où vivent les Clondon, même si l'on comprend que cette transformation ne se fait pas sans mal. La "gentrification" du quartier est également décrite en profondeur par l'auteure qui, à travers les yeux de Malaya, dénonce l'exil forcé d'une part de la population d'origine du quartier.

Il est rare d'apprécier à la fois l'entièreté des personnages et le décor d'un roman. Ce fut pourtant mon cas dans Big Girl, que j'ai trouvé très réussi.
Je garderai un oeil sur la carrière de Mecca Jamilah Sullivan, car j'ai bien envie de lire son prochain roman.
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