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Critique de starmornielna
Cette saga me faisait de l'oeil depuis un moment déjà, notamment avec ses couvertures superbes ! Et je n'avais lu que des bons avis, ainsi j'ai profité d'une offre sympathique des éditions Inceptio au début du confinement pour me procurer le premier livre en ebook. Et malheureusement, contrairement à ce que je m'attendais, ce fut une lecture très mitigée. Si je salue l'imagination de l'autrice à travers la création d'un univers fouillé et original, et des combats bien écrits, j'ai eu beaucoup de mal avec les personnages, en particulier Angie. Bien-sûr, il ne s'agit que de mon avis, j'ai vu que beaucoup d'autres personnes avaient adoré ce livre, avec des coups de coeur.
Evalina est une ado sans histoire, qui vit avec ses parents et sa soeur Tessia. Alors qu'approche son anniversaire, elle commence à avoir une force étrangement grande ou bien une vitesse de course plus importante. Même si cela l'intrigue, elle préfère ne pas trop y faire attention. Cependant, un jour, alors qu'elle pique-nique avec ses amis, sa soeur l'appelle terrorisée pour la prévenir qu'ils sont en train de se faire attaquer dans leur maison. Evalina se rue chez elle pour retrouver ses parents morts assassinés. Avant qu'elle ne puisse retrouver sa soeur, sa maison prend feu et elle est sauvé in extremis par une équipe d'ados se faisant appeler les Surnaturels. Ils lui apprennent qu'elle en est une, et qu'elle doit les suivre dans leur royaume, sur une autre planète. Là-bas, Evalina apprend que sa soeur est toujours en vie, et qu'elle a en réalité été enlevée par la méchante de l'univers, la Démone Harmonie, qui la retient prisonnière. Evalina tentera alors tout pour sauver sa soeur, quitte à se sacrifier.
S'il y a bien quelque chose que j'ai apprécié dans ce livre, c'est l'univers que j'ai trouvé particulièrement original. Pour se rendre dans ce royaume, il faut le penser, le visualiser dans sa tête et on s'y téléporte ! du coup, personne ne peut y aller tant que quelqu'un ne lui a pas montré à quoi il ressemblait. C'est cool comme principe, non ? Ce royaume m'a paru bien mystérieux, comme un conte de fée, avec ses deux domaines jumeaux, un pour la Démone, l'autre pour Candélaria, ses villes protégées de boucliers et ses animaux fantastiques. Même les ennemis sont originaux, ils sont faits de sortes de fils électriques ! Vraiment, l'univers m'a beaucoup plu, je l'ai trouvé très riche, j'ai hâte d'en voir plus !
Ce royaume est protégé de la Démone par la reine Candélaria et ses Surnaturels, des jeunes gens dotés de pouvoirs qui ont été choisis pour se battre. Evalina, qui vient de la Terre, est le personnage que j'ai préféré dans le roman. Même si parfois elle m'a énervée à trop tergiverser, j'ai ressenti beaucoup d'empathie et de frustration pour elle face aux autres. Les Surnaturels sont peut-être plus au fait des enjeux politiques et des techniques de combat, ça ne les empêche de se planter à chaque fois. Certains sortent tout de même du lot, comme Zéphyr que j'ai beaucoup aimé. Plutôt calme et gentil, il aide Evalina à son arrivée. Lui a de l'empathie pour elle et est plutôt fin psychologue. Alors que tous les autres personnages s'énervent ou décident à la place d'Evalina, lui se contente d'être à son écoute sans rien lui imposer et c'est très appréciable. Parce que si j'ai eu une lecture mitigée, c'est bien à cause des autres personnages qui m'ont vraiment posé problème.
Parmi les Surnaturels, peu sont mis en avant. En même temps, ce n'est que la première partie du tome 1 ! Je pense qu'on les verra plus dans les tomes suivants. Aussi, cela ne m'a pas dérangé. Je pense que le principal problème que j'ai eu avec cette lecture se cristallise autour d'Angie. Ma première frustration vient du fait que les personnages n'arrêtent pas de dire à cette pauvre Evalina comment elle doit être sans tenir compte de son avis. On pourrait penser qu'ils font cela parce qu'ils ont plus d'expérience, or ce n'est pas le cas, ils se sont formés à peine quelques semaines avant son arrivée. Ce paternalisme ambiant pendant tout le roman est assez insupportable. Evalina est censée être plus puissante qu'eux, et pourtant ils n'arrêtent pas de se comporter avec elle comme si elle était incapable de se défendre. Ils l'infantilisent au lieu de l'encourager. C'était tout de même assez paradoxal ! de même, ils changent sans cesse d'avis, on ne sait pas vraiment à quoi s‘attendre, ce qui fait qu'ils passent principalement, à mon sens, pour une bande d'incapables. Et à leur tête, nous retrouvons Angie, le love interest d'Evalina, le Leader beau gosse torturé des Surnaturels mais aussi, de mon point de vue, le pire personnage du livre.
Si au début du roman le caractère désagréable d'Angie ne me posait pas de problème, c'est à mesure qu'on apprend à le connaître que je me suis sentie vraiment mal à l'aise à chacune de ses interventions. J'ai eu du mal à cerner exactement ce qui me gênait chez lui, mais une fois trouvé tout a fait sens, et impossible de le voir autrement jusqu'à la fin du roman ! Car le Leader des Surnaturels n'aime pas juste diriger, je trouve qu'il est toxique, notamment dans sa relation avec Evalina.
Angie a le pouvoir de lire dans les pensées des autres et il ne se prive pas de le faire. Cependant, alors qu'Evalina lui matraque d'arrêter, il continue d'outrepasser son consentement. Il viole son intimité sans état d'âme, sous prétexte de devoir la comprendre. Quand elle se plaint de ça aux autres, ils lui répondent qu'elle doit comme eux s'en accommoder. Vers la fin du roman, on a un passage des plus horribles où Angie a recours à la menace pour qu'Evalina avoue ses secrets. Il dit des choses comme « N'oublie pas que si tu ne réponds pas très vite quelque chose, j'emploierai d'autres moyens », « Je vais te donner une dernière chance de répondre à ma question. Pour une fois que je te demande, t'as plutôt intérêt à en profiter » ou bien « Tu ne me laisses pas le choix » (Pages 427-428). Je trouve ces passages juste hallucinants ! Alors qu'elle ne veut pas, c'est lui qui va lire de force dans ses pensées. Mais pour se déculpabiliser, il renverse les choses ! Aussi, clairement il a un énorme problème de contrôle. J'ai ressenti tellement de colère à ce moment, j'avais vraiment envie qu'Evalina lui fasse mal parce que c'est tout ce qu'il mérite. Et le pire, c'est que quand elle lui pose une question sur son enfance, il devient agressif, menaçant, violent au point de casser des objets… C'est une attitude totalement anormale, qui montre vraiment le côté toxique d'un personnage qui ne supporte pas qu'on ne fasse pas exactement ce qu'il veut, et qui est totalement lunatique ! Je le trouve dangereux.
La notion de consentement est très souvent balayée par Angie au profit d'interprétations plus que douteuses. En gros, il fait ce qu'il veut, et il a toujours une bonne excuse pour le faire. Par exemple, alors qu'Evalina lui demande plusieurs fois de reculer parce qu'elle ne veut pas qu'il lise dans ses pensées (encore), il lui répond : « […] Alors, quand tu me demandes d'arrêter d'avancer mais que tes yeux ne deviennent pas vert foncé, je le prends comme une invitation à continuer. » (Page 391)
Ça n'interpelle personne ce genre de remarques ? Merci la culture du viol… S'il n'avait été malsain, il lui aurait plutôt répondu « Tu me demandes d'arrêter d'avancer, mais la couleur de tes yeux dit le contraire. Dis-moi donc ce que tu veux vraiment et je le ferai. » de cette façon, il ne pourra pas se méprendre des intentions d'Evalina tout en respectant son consentement. Mais ce n'est pas le pire, cela vient quelques pages après, alors que le chapitre est de son point de vue. Il voit la vitre qu'il a cassée la veille et pense la chose suivante : « le coup est parti tout seul. Il faut dire qu'elle peut être très énervante, quand elle s'y met. Elle s'accrochait désespérément à quelque chose qu'elle n'a pas besoin de savoir, tout simplement parce que cela ne la concerne pas. » (Page 466)
C'est édifiant ! N'y a-t-il que moi qui suis horrifiée par de tels propos ? Est-il, en substance, en train de dire qu'elle l'a bien cherché ? On dirait qu'on est en plein dans la banalisation de la violence psychologique et conjugale… Il la contraint, il l'insulte, il lui parle mal, il est jaloux, il ne respecte pas son consentement, il l'espionne avec ses pouvoirs, il essaie de la contrôler, il est paternaliste, il est lunatique, il est violent… On ne dirait pas que c'est la description de l'homme idéal mais plutôt d'un homme à fuir. Pourtant, j'ai vu beaucoup de critiques qui le décrivent comme le « bad boy sexy et attachant ». Pour moi, peu importe qu'il ait eu un passé difficile, il n'a pas le droit de se comporter ainsi avec Evalina. Qui sait ce qu'il pourra faire la prochaine fois !
Je pourrais aborder encore d'autres passages qui m'ont fortement déplu à propos d'Angie, comme les combats de coqs pour Evalina entre lui et d'autres gars, le fait que personne n'intervienne, etc. Sans vouloir faire de cet ouvrage le fer de lance des romances hétérosexuelles toxiques en littérature, je me demande comment on peut apprécier un tel personnage. Vous allez peut-être me dire que j'exagère car il s'agit d'une fiction, mais n'est-on pas en fiction dans quelque chose de l'ordre du fantasme ? Aussi, comment peut-on vibrer à la lecture d'un personnage violent à la masculinité toxique ? le syndrome de l'infirmière est-il tout ce que l'on peut rêver d'une belle relation amoureuse ? Un homme attirant doit-il forcément être un connard avec les femmes ? Vraiment, ça me laisse assez perplexe.
Après, il ne s'agit que de la première partie du premier tome, aussi peut-être qu'Evalina va envoyer balader ce gars pour en choisir un qui la respecte ! En tout cas, dans ce tome, ces passages alourdissent fortement le texte, au point que j'ai eu beaucoup de mal à poursuivre ma lecture. Cette lourdeur est accentuée par le fait qu'Evalina doit sans cesse se justifier ou supplier chaque fois qu'elle veut quelque chose. Pourtant, il se passe des choses intéressantes dans ce roman, et les scènes de combat valent vraiment le coup. Mais je trouve que, sans parler d'Angie, on est noyé sous des explications constantes entre les autres et Evalina qui se bat pour qu'on l'écoute. Heureusement qu'elle ne se laisse pas faire et qu'elle a du caractère ! Je pense que sans cela, et sans la richesse de l'univers, j'aurais abandonné le roman.
Cette chronique a été difficile à écrire car Surnaturels est le premier roman de l'autrice qui l'a commencée très tôt, à quinze ans ! C'est formidable à elle d'avoir réussi à trouver son public et à le publier si jeune. Aussi, je suis curieuse de voir la suite de son histoire, je pense que cela va évoluer tout comme son style. Je vais donc laisser sa chance aux tomes suivants, en espérant ne pas retrouver les mêmes problèmes concernant Angie qu'ici.
Lien : https://lesaffamesdelecture...
Evalina est une ado sans histoire, qui vit avec ses parents et sa soeur Tessia. Alors qu'approche son anniversaire, elle commence à avoir une force étrangement grande ou bien une vitesse de course plus importante. Même si cela l'intrigue, elle préfère ne pas trop y faire attention. Cependant, un jour, alors qu'elle pique-nique avec ses amis, sa soeur l'appelle terrorisée pour la prévenir qu'ils sont en train de se faire attaquer dans leur maison. Evalina se rue chez elle pour retrouver ses parents morts assassinés. Avant qu'elle ne puisse retrouver sa soeur, sa maison prend feu et elle est sauvé in extremis par une équipe d'ados se faisant appeler les Surnaturels. Ils lui apprennent qu'elle en est une, et qu'elle doit les suivre dans leur royaume, sur une autre planète. Là-bas, Evalina apprend que sa soeur est toujours en vie, et qu'elle a en réalité été enlevée par la méchante de l'univers, la Démone Harmonie, qui la retient prisonnière. Evalina tentera alors tout pour sauver sa soeur, quitte à se sacrifier.
S'il y a bien quelque chose que j'ai apprécié dans ce livre, c'est l'univers que j'ai trouvé particulièrement original. Pour se rendre dans ce royaume, il faut le penser, le visualiser dans sa tête et on s'y téléporte ! du coup, personne ne peut y aller tant que quelqu'un ne lui a pas montré à quoi il ressemblait. C'est cool comme principe, non ? Ce royaume m'a paru bien mystérieux, comme un conte de fée, avec ses deux domaines jumeaux, un pour la Démone, l'autre pour Candélaria, ses villes protégées de boucliers et ses animaux fantastiques. Même les ennemis sont originaux, ils sont faits de sortes de fils électriques ! Vraiment, l'univers m'a beaucoup plu, je l'ai trouvé très riche, j'ai hâte d'en voir plus !
Ce royaume est protégé de la Démone par la reine Candélaria et ses Surnaturels, des jeunes gens dotés de pouvoirs qui ont été choisis pour se battre. Evalina, qui vient de la Terre, est le personnage que j'ai préféré dans le roman. Même si parfois elle m'a énervée à trop tergiverser, j'ai ressenti beaucoup d'empathie et de frustration pour elle face aux autres. Les Surnaturels sont peut-être plus au fait des enjeux politiques et des techniques de combat, ça ne les empêche de se planter à chaque fois. Certains sortent tout de même du lot, comme Zéphyr que j'ai beaucoup aimé. Plutôt calme et gentil, il aide Evalina à son arrivée. Lui a de l'empathie pour elle et est plutôt fin psychologue. Alors que tous les autres personnages s'énervent ou décident à la place d'Evalina, lui se contente d'être à son écoute sans rien lui imposer et c'est très appréciable. Parce que si j'ai eu une lecture mitigée, c'est bien à cause des autres personnages qui m'ont vraiment posé problème.
Parmi les Surnaturels, peu sont mis en avant. En même temps, ce n'est que la première partie du tome 1 ! Je pense qu'on les verra plus dans les tomes suivants. Aussi, cela ne m'a pas dérangé. Je pense que le principal problème que j'ai eu avec cette lecture se cristallise autour d'Angie. Ma première frustration vient du fait que les personnages n'arrêtent pas de dire à cette pauvre Evalina comment elle doit être sans tenir compte de son avis. On pourrait penser qu'ils font cela parce qu'ils ont plus d'expérience, or ce n'est pas le cas, ils se sont formés à peine quelques semaines avant son arrivée. Ce paternalisme ambiant pendant tout le roman est assez insupportable. Evalina est censée être plus puissante qu'eux, et pourtant ils n'arrêtent pas de se comporter avec elle comme si elle était incapable de se défendre. Ils l'infantilisent au lieu de l'encourager. C'était tout de même assez paradoxal ! de même, ils changent sans cesse d'avis, on ne sait pas vraiment à quoi s‘attendre, ce qui fait qu'ils passent principalement, à mon sens, pour une bande d'incapables. Et à leur tête, nous retrouvons Angie, le love interest d'Evalina, le Leader beau gosse torturé des Surnaturels mais aussi, de mon point de vue, le pire personnage du livre.
Si au début du roman le caractère désagréable d'Angie ne me posait pas de problème, c'est à mesure qu'on apprend à le connaître que je me suis sentie vraiment mal à l'aise à chacune de ses interventions. J'ai eu du mal à cerner exactement ce qui me gênait chez lui, mais une fois trouvé tout a fait sens, et impossible de le voir autrement jusqu'à la fin du roman ! Car le Leader des Surnaturels n'aime pas juste diriger, je trouve qu'il est toxique, notamment dans sa relation avec Evalina.
Angie a le pouvoir de lire dans les pensées des autres et il ne se prive pas de le faire. Cependant, alors qu'Evalina lui matraque d'arrêter, il continue d'outrepasser son consentement. Il viole son intimité sans état d'âme, sous prétexte de devoir la comprendre. Quand elle se plaint de ça aux autres, ils lui répondent qu'elle doit comme eux s'en accommoder. Vers la fin du roman, on a un passage des plus horribles où Angie a recours à la menace pour qu'Evalina avoue ses secrets. Il dit des choses comme « N'oublie pas que si tu ne réponds pas très vite quelque chose, j'emploierai d'autres moyens », « Je vais te donner une dernière chance de répondre à ma question. Pour une fois que je te demande, t'as plutôt intérêt à en profiter » ou bien « Tu ne me laisses pas le choix » (Pages 427-428). Je trouve ces passages juste hallucinants ! Alors qu'elle ne veut pas, c'est lui qui va lire de force dans ses pensées. Mais pour se déculpabiliser, il renverse les choses ! Aussi, clairement il a un énorme problème de contrôle. J'ai ressenti tellement de colère à ce moment, j'avais vraiment envie qu'Evalina lui fasse mal parce que c'est tout ce qu'il mérite. Et le pire, c'est que quand elle lui pose une question sur son enfance, il devient agressif, menaçant, violent au point de casser des objets… C'est une attitude totalement anormale, qui montre vraiment le côté toxique d'un personnage qui ne supporte pas qu'on ne fasse pas exactement ce qu'il veut, et qui est totalement lunatique ! Je le trouve dangereux.
La notion de consentement est très souvent balayée par Angie au profit d'interprétations plus que douteuses. En gros, il fait ce qu'il veut, et il a toujours une bonne excuse pour le faire. Par exemple, alors qu'Evalina lui demande plusieurs fois de reculer parce qu'elle ne veut pas qu'il lise dans ses pensées (encore), il lui répond : « […] Alors, quand tu me demandes d'arrêter d'avancer mais que tes yeux ne deviennent pas vert foncé, je le prends comme une invitation à continuer. » (Page 391)
Ça n'interpelle personne ce genre de remarques ? Merci la culture du viol… S'il n'avait été malsain, il lui aurait plutôt répondu « Tu me demandes d'arrêter d'avancer, mais la couleur de tes yeux dit le contraire. Dis-moi donc ce que tu veux vraiment et je le ferai. » de cette façon, il ne pourra pas se méprendre des intentions d'Evalina tout en respectant son consentement. Mais ce n'est pas le pire, cela vient quelques pages après, alors que le chapitre est de son point de vue. Il voit la vitre qu'il a cassée la veille et pense la chose suivante : « le coup est parti tout seul. Il faut dire qu'elle peut être très énervante, quand elle s'y met. Elle s'accrochait désespérément à quelque chose qu'elle n'a pas besoin de savoir, tout simplement parce que cela ne la concerne pas. » (Page 466)
C'est édifiant ! N'y a-t-il que moi qui suis horrifiée par de tels propos ? Est-il, en substance, en train de dire qu'elle l'a bien cherché ? On dirait qu'on est en plein dans la banalisation de la violence psychologique et conjugale… Il la contraint, il l'insulte, il lui parle mal, il est jaloux, il ne respecte pas son consentement, il l'espionne avec ses pouvoirs, il essaie de la contrôler, il est paternaliste, il est lunatique, il est violent… On ne dirait pas que c'est la description de l'homme idéal mais plutôt d'un homme à fuir. Pourtant, j'ai vu beaucoup de critiques qui le décrivent comme le « bad boy sexy et attachant ». Pour moi, peu importe qu'il ait eu un passé difficile, il n'a pas le droit de se comporter ainsi avec Evalina. Qui sait ce qu'il pourra faire la prochaine fois !
Je pourrais aborder encore d'autres passages qui m'ont fortement déplu à propos d'Angie, comme les combats de coqs pour Evalina entre lui et d'autres gars, le fait que personne n'intervienne, etc. Sans vouloir faire de cet ouvrage le fer de lance des romances hétérosexuelles toxiques en littérature, je me demande comment on peut apprécier un tel personnage. Vous allez peut-être me dire que j'exagère car il s'agit d'une fiction, mais n'est-on pas en fiction dans quelque chose de l'ordre du fantasme ? Aussi, comment peut-on vibrer à la lecture d'un personnage violent à la masculinité toxique ? le syndrome de l'infirmière est-il tout ce que l'on peut rêver d'une belle relation amoureuse ? Un homme attirant doit-il forcément être un connard avec les femmes ? Vraiment, ça me laisse assez perplexe.
Après, il ne s'agit que de la première partie du premier tome, aussi peut-être qu'Evalina va envoyer balader ce gars pour en choisir un qui la respecte ! En tout cas, dans ce tome, ces passages alourdissent fortement le texte, au point que j'ai eu beaucoup de mal à poursuivre ma lecture. Cette lourdeur est accentuée par le fait qu'Evalina doit sans cesse se justifier ou supplier chaque fois qu'elle veut quelque chose. Pourtant, il se passe des choses intéressantes dans ce roman, et les scènes de combat valent vraiment le coup. Mais je trouve que, sans parler d'Angie, on est noyé sous des explications constantes entre les autres et Evalina qui se bat pour qu'on l'écoute. Heureusement qu'elle ne se laisse pas faire et qu'elle a du caractère ! Je pense que sans cela, et sans la richesse de l'univers, j'aurais abandonné le roman.
Cette chronique a été difficile à écrire car Surnaturels est le premier roman de l'autrice qui l'a commencée très tôt, à quinze ans ! C'est formidable à elle d'avoir réussi à trouver son public et à le publier si jeune. Aussi, je suis curieuse de voir la suite de son histoire, je pense que cela va évoluer tout comme son style. Je vais donc laisser sa chance aux tomes suivants, en espérant ne pas retrouver les mêmes problèmes concernant Angie qu'ici.
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