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Critique de Sachenka


Kabuliwallah est un recueil d'une vingtaine de nouvelles, la plupart d'une dizaine de pages, écrit par Rabindranath Tagore. En peu de mots, cet auteur réussit avec simplicité à faire entrer ses lecteurs dans l'intimité de ses personnages, saisis à un moment charnière de leur vie. Grâce à un style minimaliste (exit les longues descriptions – j'y pense, je serais bien en peine de faire le portrait de n'importe lequel parmi eux –, pareillement pour les analyses psychologiques et les états d'âme à n'en plus finir), on réussit à saisir l'essentiel. le reste n'est pas important.

La plupart des nouvelles mettent en vedette des enfants, certains se lient avec un une voisine qui s'en va, d'autres voient leur amitié s'éteindre suite à des disputes entre leurs parents. Il y a bien toutes ces histoires de fiançailles et de mariages avec des dots difficiles à réunir et bien d'autres encore comme une fillette orpheline amoureuse de son maître ou les bêtises d'adolescents qui veulent cueillir un fruit dans le jardin d'un temple. La vie, quoi !

Une des nouvelles qui m'a le plus ému est celle d'Uma, cette fillette fiancée (trop jeune ?). Depuis longtemps elle notait ses impressions, des petites histoires, dans un cahier qu'elle cachait à tous. Sa belle-famille s'empare de ce cahier et Uma, en larmes, ne le revit plus. Sans doute n'écrira-t-elle plus…

Malgré des histoires qui finissent mal parfois (souvent ?), Rabindranath Tagore parvient à nous faire aimer son pays, ses traditions. C'est qu'il s'en dégage un tel charme.

Toutes ces histoires racontent l'Inde du début du siècle dernier, peut-être-même la fin du précédent. Ainsi, elles font revivre un monde qui a profondément changé sur beaucoup d'aspects. Étonnamment, je ne me rappelle pas avoir remarqué le moindre Anglais et les références à la domination britannique se faisaient rares. Il faut dire que les nouvelles qui composent ce recueil se concentrent sur la vie des petites gens, bien souvent dans des villages excentrés, sans doute peu concernées par la présence des étrangers.

Par moment, je devais me rappeler que, justement, autres temps et autres lieux sont synonymes d'autres moeurs. À plusieurs reprises, les nouvelles mettaient en vedette des jeunes filles d'à peine dix ou même huit qui étaient fiancées et devaient déménager dans la maison de leurs beaux-parents. Ou bien un veuf qui délègue des responsabilités (comme tenir la maison) à sa fillette de six ans. La condition de la femme indienne n'est peut-être pas encore au même niveau que celle d'Occident mais elle a fait un bout de chemin tout de même.

Bref, Kabuliwallah est un recueil plaisant à lire. le fait que les nouvelles soient courtes donne un certain rythme à la lecture. Toutefois, cela ne permet pas de s'investir beaucoup dans les personnages puisque, dès qu'on commence à bien les cerner, c'est la fin, on passe à une autre histoire. du coup, il n'en reste qu'un vague souvenir.
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