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Critique de Fabinou7


Rabindranath Tagore, Prix Nobel de Littérature, l'auteur des poèmes du Gitanjali (l'offrande lyrique) fut aussi un nouvelliste prolifique.

Calcutta. La métropole indienne consigne toutes les inégalités de castes, l'auteur bengali lève le voile de l'intimité, refuge des jalousies, des amitiés inattendues, des sentiments contrariés. Les histoires ont pour décor les rues bruyantes de la ville, le luxe des demeures des castes aisées ou encore des villages reculés du Bengal.

La nouvelle « Cabuliwallah », désignant un vendeur ambulant afghan, est emblématique du lien entre deux êtres que Tagore aime à montrer, dans toute sa spontanée et éphémère complicité. L'enfant et le kabuliwallah s'attachent l'un à l'autre, comme le Postier et l'orpheline, ou Kiran et Nilkanta, le jeune brahman que Shirat et elle recueillent chez eux ou encore Raicharan et le fils de ses maitres.

Tagore qui, contrairement à Gandhi, désapprouvait le système des castes, s'amusent dans une nouvelle teintée d'ironie à nuancer lui-même ses opinions. Son personnage se rendant finalement compte que le désargenté peut susciter de l'empathie.

Dans les thèmes comme sur la forme nous avons l'impression que l'Inde éternelle se mêle harmonieusement, imperceptiblement avec la modernité.

Au-delà de l'apparent manque de relief de ces nouvelles, se trouve pourtant une tristesse poignante. Les espoirs déçus, les malentendus funestes, les injustices oppressantes sont souvent endurées et dépassées par une résilience pudique, soumise et sans plainte.
Comme si la disparition, le retrait du monde social était, dans un pays où les retraites spirituelles sont parfois sans retour, la seule réponse acceptable pour soi mais aussi pour ne pas imposer aux autres son désespoir.

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