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Critique de domenicocortez


En quoi un roman construit sur un amas de questions peut-il arriver à ses fins?

La ville où se passe ce roman n'est pas la métropole piémontaise, la relique dont il est question n'est pas le « Saint Suaire de Turin », et le capitaine Gentile n'est pas le vigile del fuoco qui l'arracha aux flammes en 1997.

Le cas Gentile. Car le personnage est bel et bien un « cas », au plus pur sens du terme. Phénomène, épiphénomène, les épithètes ne manquent guère. le personnage est un iconoclaste. Un briseur d'images. Autour de lui s'activent un curé, un syndicaliste et une journaliste. Cet iconoclaste sauve et détruit des images. La Santissima Tela, ou le Saint Suaire de Turin (l'image du Christ), a été sauvée des flammes par ce brave pompier Gentile. L'image qu'il projette sur ses collègues est celle d'un homme « équilibré, bon camarade ». Il rompt ensuite subitement avec cette image de lui-même : il fracasse des images publicitaires. C'est la sollicitation de complicité, d'être heureux de s'identifier à l'une de ces images qui l'ont irrité au plus haut point. Il souhaite éprouver sa « propre présence, vivante et chaude », afin de retrouver le sentiment d'exister, comme si l'identification à ces images publicitaires était déréalisante, soulignait sa propre insignifiance.

Le Suaire de Turin, image surréelle d'un homme absent, façonne sa conception du monde, entre présence et absence, mirage de la conscience.
Mais de l'aure côté du miroir, il y a la publicité et ses néo-humains : leur absence au monde n'a d'égal que leur rayonnement. le capitaine Gentile ne se bat pas pour rester humain, il résiste aux apparences trompeuses, à l'envoûtement, à la déréalisation.
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