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Critique de berni_29
Aujourd'hui c'est mercredi et mercredi, c'est... ?
« Les histoires à Berni ! »
Sandrine, la maîtresse d'école a fait entrer les élèves dans la classe.
Aujourd'hui nous accueillons une toute nouvelle élève, la petite Gaby.
« Bonjour Gaby ! »
La petite Gaby s'est approchée du cercle formé par les élèves qui s'est ouvert pour l'accueillir, la petite Gaby y est entrée pas du tout effarouchée, c'est bizarre j'avais l'impression de la connaître déjà à sa manière de regarder tout le monde. C'était comme si on s'était déjà vus, toujours connus.
Elle a salué tout le monde d'un grand geste, façon apache.
« Possible que je ne reste pas longtemps dans cette classe, dit-elle d'un ton assuré. Mes parents bougent tout le temps, ce sont des citoyens du monde. En ce moment on est ici, demain on sera peut-être ailleurs. »
Tout le monde l'écoutait, attentif, un peu étonné. Elle était différente des autres élèves, mais c'était comme une note différente qui venait s'ajouter avec harmonie à la partition que nous écrivions depuis quelques mois. La classe s'agrandissait, tout simplement.
Sans se départir, elle a ajouté en regardant tout le monde autour d'elle : « Vous savez, je connais des histoires bien plus drôles que celles que vous écoutez tous les jours à l'école. » Et elle s'est mise à sourire d'un air taquin.
Sandrine, la maîtresse d'école a cru bon d'intervenir. « Peut-être qu'il faut tout d'abord écouter tranquillement celle que nous propose ce matin Bernard. Ensuite, bien sûr Gaby, l'esprit de cette classe est d'échanger entre nous. Ce que tu as à nous dire sera toujours le bienvenu si cela participe au projet collectif de notre classe. »
La petite Gaby a haussé les épaules et s'est alors approchée de l'épaule du petit Paul où se tenait son compagnon le caméléon. « Tiens ! On dirait un de mes amis zombies. Salut toi ! Je sens qu'on va bien s'entendre, on a des choses à se raconter... »
Ça a eut l'impression de plaire au caméléon qui s'est mis à ressembler à un arc-en-ciel.
Sandrine m'a fait un geste de la main pour que je me rapproche des élèves, tandis que je voyais déjà quelques signes de connivence s'allumer entre certains élèves et la petite Gaby, du genre on se retrouve à la récré pour en parler. Mais je ne vais pas cafter, hein ! …
Alors j'ai pris la parole.
« Je vais vous parler d'une petite fille qui est une véritable petite peste dans la vie. Je vais vous raconter son histoire au travers de toutes les bêtises qu'elle fait et qui mettent en rage son entourage, à commencer par ses parents bien sûr, mais aussi ses camarades d'école et son chat Ajax dont elle voudrait en faire un monstre. Bien sûr, promettez-moi surtout de ne pas faire comme elle, hein ! C'est juste une histoire inventée…
- Bien sûr Berni, on te promet, a répondu spontanément Doriane, croquant machinalement dans sa tablette de chocolat. J'espère juste qu'elle ne fait pas du mal à son chat.
- Mais oui, Berni, t'inquiète lol, a renchéri la petite Sonia.
- Enfin, Berni, tu nous connais maintenant... Tu as confiance en nous, n'est-ce pas ? a dit la petite Chrystèle d'un petit air espiègle en venant danser au milieu du cercle et faisant onduler ses mains. Aie confiaaaaaaaaaaaaaaaaance !
- Top là Berni ! a fait la petite Nico s'approchant de moi pour venir taper dans ma main.
- Ça ne nous serait même pas venu à l'idée si tu ne nous l'avais pas un peu suggéré, Berni, a rajouté la petite Anne-Sophie.
- On sera sage comme des images, Berni, comme d'hab ! a renchéri la petite Domi.
- Tant que tu nous ne nous lâches pas un lapsus désastreux, il ne peut rien t'arriver de grave, mon Berni-Chou, a fait la petite Anna d'un ton ironique.
Mon regard a croisé le visage de Sandrine qui fronçait légèrement les sourcils. Comme elle est très bienveillante la maîtresse d'école et que je commence à bien la connaître, j'ai vite compris que cela voulait dire qu'elle n'était pas très contente, mais qu'elle ne voulait surtout pas que je me fasse embarquer par ces joyeux drilles. Parfois, à force d'en dire trop, on se donne le bâton pour se faire battre. C'est un sacré métier, d'être pédagogue auprès des enfants !
J'ai eu durant une seconde une sorte de flash qui m'a traversé l'esprit. J'ai eu l'impression de voir autour de moi mille visages de la petite Adèle qui brusquement me regardaient, m'observaient, me guettaient, me tendaient des guet-apens, s'amusaient de me voir parfois si démuni, balloté dans le vent avec mes petites histoires. J'ai eu comme un vertige.
« Ça va mon Berni ? a demandé le petit Pat... » Alors, je me suis ressaisi. Mais non, ils étaient tous là avec leur tendresse du mercredi, leurs facéties, leurs airs primesautiers, pour rien au monde je n'aurais voulu rater ce rendez-vous hebdomadaire.
« Oui ça va, t'inquiète. »
Je leur ai ouvert le livre, je les ai invités à contempler les premières pages.
« Tout d'abord, je vous montre la photo de classe d'Adèle. »
Les enfants se sont approchés et forcément ont lu les mots que la petite Adèle avait griffonnés sur la photo sous chaque portrait d'enfant, des mots incroyables d'insolence et de moquerie : « Clan des lèche-bottes ». « Imbécile ». « Bobo pourri ! » « Tous des nazes ! » « Ouais je suis cool… mais débile ! » « Copie » … Que des compliments ! Les enfants se sont esclaffés en tendant les doigts vers la photo.
Le ton était donné.
Chaque page de cette BD attendrissante et drôle est prétexte à montrer l'espièglerie, la cruauté et la mauvaise foi de la petite Adèle. Pourtant très vite, on découvre qu'elle recherche un ami imaginaire, tous les coups sont encore permis.
Mais derrière cette cruauté peut-être apparente, j'ai senti une émotion poindre comme une petite voix. J'ai senti une empathie pour les êtres vivants si fragiles, à commencer par les cafards victimes des insecticides. C'est vrai, quoi !
Pour chaque page, ce sont des sketchs courts et drôles, qui racontent la vie d'une petite fille rebelle, qui ose tout.
C'est vrai qu'Adèle se mêle de ce qui ne la regarde pas et c'est peut-être important aussi de transmettre cette valeur essentielle aux enfants d'aujourd'hui.
Une des scènes que les enfants ont préféré est celle-ci :
3 Joyeux noël, Adèle !
- Si j'ai bien compris, vous voudriez que j'ouvre des paquets déposés en pleine nuit par un inconnu qui s'est introduit chez nous par effraction ?
Et vos estimez être des parents responsables? Eh bah dis donc... »
Il y en a d'autres qui offrent l'occasion de faire un pas de côté et poser un regard attendri sur notre monde actuel :
« Adèle : Geoffroy vit seul avec sa maman…
Maman : Oui ma chérie, c'est ce qu'on appelle une famille monoparentale.
Adèle : Sandra a deux papas…
Papa : Oui ma chérie, c'est ce qu'on appelle une famille homoparentale.
Adèle : Agathe habite avec sa maman, le nouveau mari de sa maman, et des nouveaux frères et soeurs…
Maman : Oui, c'est ce qu'on appelle une famille recomposée.
Adèle : Mais nous on est quoi, alors ?
Papa : Bah, une famille classique…
Adèle : Vous auriez pu essayer d'être un peu plus originaux. J'ai l'air de quoi à l'école, moi ? »
Alors, bien sûr, il y a son camarade Geoffroy qui n'a d'yeux que pour elle et dont elle torture le coeur avec jubilation. J'ai eu l'impression de lui ressembler quand j'avais son âge. Mais là ce serait une autre histoire à vous raconter…
« Je suis sûr qu'elle n'est pas si méchante que ça », a alors dit la petite Gaëlle.
C'est vrai, elle a raison la petite Gaëlle. Adèle est généreuse, elle a le coeur sur la main. D'ailleurs heureusement qu'elle est là, pensez donc, sinon ses parents passeraient leur temps à manger des légumes et à travailler. Je suis même persuadé qu'ils finiraient par s'ennuyer...
Quand j'ai fini mon histoire, quand j'ai rassemblé mes affaires, j'ai vu quelques élèves courir vers la petite Gaby et l'entraîner par la main comme dans une farandole. La petite Gaby s'est laissé faire et j'ai senti que d'autres histoires peut-être différentes des miennes, ou pas forcément, allaient prendre le pas dans la cour de récréation. Et c'était tant mieux car cela ressemblait à nos vies facétieuses et enchanteresses !
« Les histoires à Berni ! »
Sandrine, la maîtresse d'école a fait entrer les élèves dans la classe.
Aujourd'hui nous accueillons une toute nouvelle élève, la petite Gaby.
« Bonjour Gaby ! »
La petite Gaby s'est approchée du cercle formé par les élèves qui s'est ouvert pour l'accueillir, la petite Gaby y est entrée pas du tout effarouchée, c'est bizarre j'avais l'impression de la connaître déjà à sa manière de regarder tout le monde. C'était comme si on s'était déjà vus, toujours connus.
Elle a salué tout le monde d'un grand geste, façon apache.
« Possible que je ne reste pas longtemps dans cette classe, dit-elle d'un ton assuré. Mes parents bougent tout le temps, ce sont des citoyens du monde. En ce moment on est ici, demain on sera peut-être ailleurs. »
Tout le monde l'écoutait, attentif, un peu étonné. Elle était différente des autres élèves, mais c'était comme une note différente qui venait s'ajouter avec harmonie à la partition que nous écrivions depuis quelques mois. La classe s'agrandissait, tout simplement.
Sans se départir, elle a ajouté en regardant tout le monde autour d'elle : « Vous savez, je connais des histoires bien plus drôles que celles que vous écoutez tous les jours à l'école. » Et elle s'est mise à sourire d'un air taquin.
Sandrine, la maîtresse d'école a cru bon d'intervenir. « Peut-être qu'il faut tout d'abord écouter tranquillement celle que nous propose ce matin Bernard. Ensuite, bien sûr Gaby, l'esprit de cette classe est d'échanger entre nous. Ce que tu as à nous dire sera toujours le bienvenu si cela participe au projet collectif de notre classe. »
La petite Gaby a haussé les épaules et s'est alors approchée de l'épaule du petit Paul où se tenait son compagnon le caméléon. « Tiens ! On dirait un de mes amis zombies. Salut toi ! Je sens qu'on va bien s'entendre, on a des choses à se raconter... »
Ça a eut l'impression de plaire au caméléon qui s'est mis à ressembler à un arc-en-ciel.
Sandrine m'a fait un geste de la main pour que je me rapproche des élèves, tandis que je voyais déjà quelques signes de connivence s'allumer entre certains élèves et la petite Gaby, du genre on se retrouve à la récré pour en parler. Mais je ne vais pas cafter, hein ! …
Alors j'ai pris la parole.
« Je vais vous parler d'une petite fille qui est une véritable petite peste dans la vie. Je vais vous raconter son histoire au travers de toutes les bêtises qu'elle fait et qui mettent en rage son entourage, à commencer par ses parents bien sûr, mais aussi ses camarades d'école et son chat Ajax dont elle voudrait en faire un monstre. Bien sûr, promettez-moi surtout de ne pas faire comme elle, hein ! C'est juste une histoire inventée…
- Bien sûr Berni, on te promet, a répondu spontanément Doriane, croquant machinalement dans sa tablette de chocolat. J'espère juste qu'elle ne fait pas du mal à son chat.
- Mais oui, Berni, t'inquiète lol, a renchéri la petite Sonia.
- Enfin, Berni, tu nous connais maintenant... Tu as confiance en nous, n'est-ce pas ? a dit la petite Chrystèle d'un petit air espiègle en venant danser au milieu du cercle et faisant onduler ses mains. Aie confiaaaaaaaaaaaaaaaaance !
- Top là Berni ! a fait la petite Nico s'approchant de moi pour venir taper dans ma main.
- Ça ne nous serait même pas venu à l'idée si tu ne nous l'avais pas un peu suggéré, Berni, a rajouté la petite Anne-Sophie.
- On sera sage comme des images, Berni, comme d'hab ! a renchéri la petite Domi.
- Tant que tu nous ne nous lâches pas un lapsus désastreux, il ne peut rien t'arriver de grave, mon Berni-Chou, a fait la petite Anna d'un ton ironique.
Mon regard a croisé le visage de Sandrine qui fronçait légèrement les sourcils. Comme elle est très bienveillante la maîtresse d'école et que je commence à bien la connaître, j'ai vite compris que cela voulait dire qu'elle n'était pas très contente, mais qu'elle ne voulait surtout pas que je me fasse embarquer par ces joyeux drilles. Parfois, à force d'en dire trop, on se donne le bâton pour se faire battre. C'est un sacré métier, d'être pédagogue auprès des enfants !
J'ai eu durant une seconde une sorte de flash qui m'a traversé l'esprit. J'ai eu l'impression de voir autour de moi mille visages de la petite Adèle qui brusquement me regardaient, m'observaient, me guettaient, me tendaient des guet-apens, s'amusaient de me voir parfois si démuni, balloté dans le vent avec mes petites histoires. J'ai eu comme un vertige.
« Ça va mon Berni ? a demandé le petit Pat... » Alors, je me suis ressaisi. Mais non, ils étaient tous là avec leur tendresse du mercredi, leurs facéties, leurs airs primesautiers, pour rien au monde je n'aurais voulu rater ce rendez-vous hebdomadaire.
« Oui ça va, t'inquiète. »
Je leur ai ouvert le livre, je les ai invités à contempler les premières pages.
« Tout d'abord, je vous montre la photo de classe d'Adèle. »
Les enfants se sont approchés et forcément ont lu les mots que la petite Adèle avait griffonnés sur la photo sous chaque portrait d'enfant, des mots incroyables d'insolence et de moquerie : « Clan des lèche-bottes ». « Imbécile ». « Bobo pourri ! » « Tous des nazes ! » « Ouais je suis cool… mais débile ! » « Copie » … Que des compliments ! Les enfants se sont esclaffés en tendant les doigts vers la photo.
Le ton était donné.
Chaque page de cette BD attendrissante et drôle est prétexte à montrer l'espièglerie, la cruauté et la mauvaise foi de la petite Adèle. Pourtant très vite, on découvre qu'elle recherche un ami imaginaire, tous les coups sont encore permis.
Mais derrière cette cruauté peut-être apparente, j'ai senti une émotion poindre comme une petite voix. J'ai senti une empathie pour les êtres vivants si fragiles, à commencer par les cafards victimes des insecticides. C'est vrai, quoi !
Pour chaque page, ce sont des sketchs courts et drôles, qui racontent la vie d'une petite fille rebelle, qui ose tout.
C'est vrai qu'Adèle se mêle de ce qui ne la regarde pas et c'est peut-être important aussi de transmettre cette valeur essentielle aux enfants d'aujourd'hui.
Une des scènes que les enfants ont préféré est celle-ci :
3 Joyeux noël, Adèle !
- Si j'ai bien compris, vous voudriez que j'ouvre des paquets déposés en pleine nuit par un inconnu qui s'est introduit chez nous par effraction ?
Et vos estimez être des parents responsables? Eh bah dis donc... »
Il y en a d'autres qui offrent l'occasion de faire un pas de côté et poser un regard attendri sur notre monde actuel :
« Adèle : Geoffroy vit seul avec sa maman…
Maman : Oui ma chérie, c'est ce qu'on appelle une famille monoparentale.
Adèle : Sandra a deux papas…
Papa : Oui ma chérie, c'est ce qu'on appelle une famille homoparentale.
Adèle : Agathe habite avec sa maman, le nouveau mari de sa maman, et des nouveaux frères et soeurs…
Maman : Oui, c'est ce qu'on appelle une famille recomposée.
Adèle : Mais nous on est quoi, alors ?
Papa : Bah, une famille classique…
Adèle : Vous auriez pu essayer d'être un peu plus originaux. J'ai l'air de quoi à l'école, moi ? »
Alors, bien sûr, il y a son camarade Geoffroy qui n'a d'yeux que pour elle et dont elle torture le coeur avec jubilation. J'ai eu l'impression de lui ressembler quand j'avais son âge. Mais là ce serait une autre histoire à vous raconter…
« Je suis sûr qu'elle n'est pas si méchante que ça », a alors dit la petite Gaëlle.
C'est vrai, elle a raison la petite Gaëlle. Adèle est généreuse, elle a le coeur sur la main. D'ailleurs heureusement qu'elle est là, pensez donc, sinon ses parents passeraient leur temps à manger des légumes et à travailler. Je suis même persuadé qu'ils finiraient par s'ennuyer...
Quand j'ai fini mon histoire, quand j'ai rassemblé mes affaires, j'ai vu quelques élèves courir vers la petite Gaby et l'entraîner par la main comme dans une farandole. La petite Gaby s'est laissé faire et j'ai senti que d'autres histoires peut-être différentes des miennes, ou pas forcément, allaient prendre le pas dans la cour de récréation. Et c'était tant mieux car cela ressemblait à nos vies facétieuses et enchanteresses !
