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Critique de Pois0n


Certains livres sont des rencontres. Par la magie du hasard, on tombe sur des ouvrages que l'on n'aurait sans doute jamais découverts sur nos sites littéraires, réseaux sociaux ou blogs habituels ; des livres qui ne bénéficient pas de la même mise en avant sur les rayonnages que les dernières sorties de tel ou tel gros éditeur ; des livres à la couverture pas toujours hyper engageante ne donnant pas forcément envie d'aller jusqu'à leur résumé. Oui, sans le hasard qui a placé La cité des sables dans les soldes Fnac de Janvier, jamais je n'aurais su que ce livre existait. Mais la rencontre a eu lieu et, pour 3 petits euros, je ne pouvais que me laisser tenter par l'appel du désert.

Un appel, c'est bien ce que ressent Maximilien le jour où on lui apporte un mystérieux manuscrit à traduire. Manuscrit dont le précédent propriétaire s'est évanoui dans les sables du désert... de quoi pimenter un peu la vie tristement routinière du jeune trentenaire. Plus qu'une curiosité piquée au vif, plus profond et intime qu'une bête soif d'aventure, le bouleversement est immédiat. Ce manuscrit et ce qu'il représente deviennent une obsession. L'existence ou non de la cité importe finalement bien moins que la quête en elle-même. Et, au gré de son voyage, loin de son quotidien insipide, Maximilien se redécouvre, se trouve lui-même.

Malgré son résumé de roman d'aventure, La cité des sables est donc un pur récit initiatique, porté par la plume sublime de son auteur. Dès les premières lignes, on est happé par la beauté sèche du désert et son immensité. Puis, c'est le dur retour à Toulouse, ville au moins aussi rose que grise, au moment où tout a commencé. On se familiarise avec le protagoniste, on découvre sa relation particulière, certes affective mais sans véritable amour avec Marie, la femme qui partage sa vie... Puis l'on s'envole à ses cotés pour l'Algérie, où l'on subit avec lui le choc du dépaysement. Les descriptions sont aussi belles et parfois poétiques que précises. On suit autant le cheminement physique qu'intérieur de Maximilien, dont le périple remet toute la vie en question. le rythme est lent, il n'y a pour ainsi dire aucun rebondissement et pourtant, l'on ne s'ennuie pas une seconde, portés par les mots. Et tant pis si parfois la conjugaison oscille sans raison apparente entre passé et présent, ou que le seul plot twist du récit tombe comme un cheveu sur la soupe, gâchant un peu la magie d'une histoire où tout obéissait jusque-là à la loi de l'immuable, suivant un sentier bien balisé... Si encore ça ne sortait pas de nulle part !

Cependant, s'attarder sur ce menu détail serait fort dommage car, c'est bien connu, le cheminement importe plus que la destination. Et c'est un bien beau voyage dans lequel nous entraîne André Tavardon. Un voyage aux confins du monde connu, un voyage où Maximilien part autant à la rencontre de la reine légendaire que de lui-même, nous emportant pour une poignée d'heures dans cette double quête aux allures de rêve.
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