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Critique de Saturne76


J'ai aimé, oui, mais pas tout, loin de là !

Il y a pour moi heureusement deux points forts qui sont bien étudiés et maîtrisés. le premier est le sujet principal du livre, l'emprise d'un homme détestable sur Alice, prisonnière de son déni. Quand il est infect, brutal, irrespectueux, c'est à elle-même qu'elle s'en veut en se disant qu'elle est la première responsable de ses dérapages. Tout le monde a beau essayer de l'éclairer, elle est obstinément et stupidement amoureuse pendant presque tout le scénario. Excellent.

Le deuxième point bien maîtrisé est la description minutieuse d'un service diocésain chargé entre autres missions de savoir qui pourrait être déclaré saint. On y voit des femmes cathos un peu caricaturales, dans leur mode de vie (7 enfants) et dans leurs expressions (tu devrais prier Saint Truc ou Saint Machin, ça donne de bons résultats). Est-ce une satire pour les dénigrer et nous faire rire ? Non, pas vraiment parce qu'elles ont tellement de qualités humaines que l'ensemble reste positif et cela réussit à faire oublier leur semi-bigoterie voisine de la superstition. Et puis il y a l'évêque, si pro, si parfait, qui s'en sort sans même une égratignure. Donc l'autrice les respecte visiblement.

La question qui reste est quand même : qu'est-ce que cela vient faire dans un bon livre centré sur l'emprise ? N'est-ce pas juste la récupération d'un matériau tout prêt, à disposition ? C'est un peu : “Pourquoi as-tu mis ça dans ta soupe ?
- Eh bien, j'avais ça qui traînait dans mon frigo, alors voilà…”.

Le livre est truffé de prières, de témoignages et d'anecdotes anciennes sur les biographies des saints, sur les miracles. C'est parfois ridicule de naïveté et de bêtise. On s'en passerait bien, surtout que rien ne vient indiquer ce que l'autrice en pense ou veut en tirer. Vers la fin, également, des allusions de plus en plus nombreuses à une épidémie nouvelle qui endort les enfants du monde entier surviennent. Là encore, quelle utilité si l'autrice n'en pense rien et n'en sort rien ? Est-ce pour dire : “après le covid, d'autres punitions divines viendront, en vérité, je vous le dis !” ? Pourquoi mentionner la guerre en Ukraine si elle n'en pense rien ? Juste pour dire : “mon livre est récent, vous avez vu, hein ?”. Décevant.

Je n'ai pas aimé la fin où Alice commence à devenir bien mystique, passée d'une emprise à une autre. Athée au départ mais devenue une vraie spécialiste de béatification, elle me fait penser qu'elle est sur le chemin de la bêtification !
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