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Critique de 5Arabella


Le roman commence avec une jeune fille, Zebi, qui comme toutes les jeunes filles veut s'amuser avec ses amies, rire, chanter, et peut être tomber amoureuse. Mais voilà, son père est un soufi rigoureux, qui ne cesse de brimer sa femme et sa fille, leur refusant tout ce qui pourrait leur faire plaisir. Et lorsqu'elle arrive avec l'aide intelligente de sa mère à contourner les interdits de son père et partir quelques jours à la campagne avec des amies, un danger plus grand l'attend, dans la maison du Mingbochi (chef d'un canton pour le compte des Russes).

Le livre propose de très beaux portraits de nombreux personnages, qui donnent un tableau de la société ouzbèke du début du vingtième siècle, pendant la grande guerre, et juste avant la révolution russe et la soviétisation du pays. le grand talent de l'auteur consiste à dresser des épisodes à première vue anodins, parfois drôles, parfois terribles ou ironiques, et à partir de tous ces personnages et tableaux, l'air de rien, nous montrer tout un monde, toute une société, une culture, et évoquer son histoire et son destin, par petites touches subtiles.

Le constat est terrible, la violence et l'injustice sont omniprésentes, dans les familles, dans la société ouzbek elle-même, mais aussi entre les indigènes et les Russes maîtres du pays. Une société dans une impasse. Et le pire est à venir, dont l'auteur sera très prochainement victime.

Un roman magnifique, superbement écrit, qui laisse trace dans la mémoire. Par ses beaux personnages, surtout ceux des femmes, par l'analyse intelligente d'une situation sociale et politique, et par le tableau qu'il laisse entrevoir d'un pays et d'une culture. Une grande oeuvre universelle.
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