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Critique de Henri-l-oiseleur


Nul besoin d'être spécialiste pour entrer dans les deux volumes de cette oeuvre écrite pour ouvrir des horizons au lecteur profane, patient et curieux. L'auteur commence par décrire avec précision le phénomène universel, et si étonnant, de "la mort d'accompagnement", à savoir du rite funéraire qui consiste à sacrifier, aux funérailles d'un grand personnage, ses serviteurs, son entourage, ses fidèles, censés l'accompagner dans l'autre monde. L'enquête, remarquablement complète, passe en revue les cinq continents et tous les témoignages archéologiques de toutes les sociétés possibles. C'est en soi une découverte fabuleuse pour nous, qui sommes mis en face de tant de sociétés si diverses, et qui pourtant se rejoignent en des similitudes ou parallélismes troublants.

De là, l'auteur va interroger en détail le type de lien social qui motive la mort d'accompagnement : relations de service, d'esclavage, de captivité, d'alliance, d'amitié avec le chef. Enfin, il aborde la question plus abstraite des origines de l'état, telle qu'elle s'articule aux liens personnels qu'il a décrits. L'ouvrage progresse donc du plus concret au plus abstrait, du descriptif au théorique, mais comme nous sommes guidés à chaque étape, tout reste clair et stimulant.

Non seulement le lecteur fera le tour du monde des sociétés, mais il verra l'universalité des questions d'autorité, l'universalité de la pratique esclavagiste, étudiée de près, et ce que signifie pour une société l'abandon de la mort d'accompagnement au profit d'une nouvelle relation moins personnalisée, construite autour de la notion d'état. L'essai, passionnant, rédigé dans une langue claire, se lit facilement et dissipe un grand nombre de préjugés au passage.
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