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Critique de Zippo


Zippo
10 septembre 2017
Voici la biographie d'un des acteurs majeurs de la Révolution française et qui est cependant méconnu.
Bertrand Barère de Vieuzac voit le jour à Tarbes le 10 septembre 1755 dans une famille de notaires.
L'enfance et la jeunesse de Barère donne l'occasion à Jean-Pierre Thomas de nous régaler avec une description enthousiaste de sa région natale, les Pyrénées.
La fin du XVIII ème siècle, baignée de "rousseauisme" est friande de pureté pastorale. Notre personnage, tout au long de son existence, même au coeur de la fournaise des luttes politiques de la Révolution gardera toujours un souvenir attendri de sa région natale.
En ce qui concerne la date de naissance de Barère, le 10 septembre 1755, l'auteur commet une légère erreur en précisant "dans la quarantième année du règne de Louis XV". Or Louis XIV meurt le 1er septembre 1715, Louis XV a alors 5 ans. La majorité pour régner étant fixée à 13 ans, de 1715 à 1723, date du début du régne de Louis XV, c'est le Régent. Donc, à la naissance de Barère, Louis XV régnait depuis 32 ans.
L'auteur nous décrit avec précision et talent la vie intellectuelle, artistique et politique de Toulouse dans les dernières décennies du XVIII ème siècle. Jeune, Barère fréquentait les salons de cette ville. Sa bonne présentation et surtout sa discussion intelligente et spirituelle séduisaient ses auditeurs.
Barère fut franc-maçon, comme beaucoup de ses contemporains.
Après de brillantes études, il est avocat.
Suite à la convocation des Etats Généraux par Louis XVI, Barère est désigné par son département et ses brillantes interventions le font remarquer. Il aborde des questions de grande importance comme : l'abolition de l'esclavage et la liberté religieuse pour les Protestants et les Juifs.

1790, 1791, 1792. La Révolution s'accélère. N'ayant pas siégé à l'assemblée Législative, Barrère est élu à la Convention..
Après la prise des Tuileries, le 10 août 1792, par certaines de ses pensées et ses relations, Barère semble proche des Girondins, mais il rejoint le club des Jacobins.
Après la découverte de "l'armoire de fer", contenant des documents compromettants pour Louis XVI et Marie-Antoinette, le roi est mis en accusation.
La Convention prend la décision de juger elle-même Louis XVI. C'est Barère qui préside la Convention lors du procès. Il fut respectueux des avocats du roi, notamment de Malesherbes. Il vota la mort.

Puis c'est l'écrasant travail au Comité de Salut Public la nuit et les séances à la Convention le jour.
L'auteur décrit bien l'atmosphère oppressante, dans un pays où les complots fleurissent et dont les armées doivent affronter les monarchies européennes....Ce sont les incessantes luttes politiques...à l'extrême-gauche contre Hébert...à droite contre Danton.
Tensions, paranoïa, fatigue, les membres du gouvernement révolutionnaire s'entredéchirent et c'est le c'est le 9 Thermidor et la chute de Robespierre.
Malgré tout, l'auteur insiste sur les créations de la Révolution, et ce en si peu de temps : l'abolition de l'esclavage, les écoles primaires et secondaires, l'Ecole des langues orientales, les Musées du Louvre, du Jardin des Plantes et des Monuments français, les conservatoires de musique et d'art dramatique, le conservatoire des Arts et Métiers, les Archives Nationales, le Conseil des Mines, les écoles de Santé, l'extension des hôpitaux de Paris, le système métrique, l'uniformité des poids et mesures et l'Institut de France.
Etant un ancien du Comité de Salut Public, la Convention thermidorienne et le Directoire en firent un proscrit comme ses collègues Billaud-Varenne et Collot d'Herbois.
L'arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte lui permit de sortir de la clandestinité.
Jean-Pierre Thomas nous montre un Barère ne pouvant accepter les tâches subalternes que lui proposeNapoléon, à lui qui fut membre du gouvernement révolutionnaire qui accomplit une travail colossal.
Nous le voyons survivre, avec dignité sous l'Empire.
Puis, après Waterloo et la chute de Napoléon, comme tous les régicides, il dut s'exiler pendant quinze ans en Belgique.
Il put rentrer en France sous le règne de Louis-Philippe.
Il meurt à 86 ans en 1841.
Ils étaient touchants ces révolutionnaires, ces Titans qui ébranlèrent le monde...et créèrent la République. Il y a de l'émotion chez l'auteur lorsqu'il évoque la vieillesse de Barère.
Une belle biographie. Malheureusement desservie par une multitude de fautes d'orthographe et d'erreurs d'impression sur 326 pages...Vraiment dommage !!!
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