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Critique de pompimpon


Nouvelle traduction du 1275 âmes publié en France en 1966, moins folklorique, plus près de l'original, et texte intégral.
J'avais bien aimé la première mouture, je trouve la seconde exceptionnelle.

Le shérif du Comté de Pottsville, Nick Corey, n'est pas une lumière. Et fainéant avec ça. Avec un brin de lâcheté aussi. Il se laisse marcher sur les pieds par ses administrés, détourne les yeux quand par malchance il se trouve confronté à une attitude répréhensible sur le plan légal.

On ne peut pas dire que sa vie privée soit plus brillante, secoué qu'il est entre son épouse Myra toujours suivie de son obsédé sexuel de frère Lenny, sa maîtresse Rose et son ancienne fiancée Amy, qui semblent le mener par le bout du nez.

Mais voilà, cette année 1917 est une année électorale. Et, comme le lui assène Robert Lee Jefferson, propriétaire de la quincaillerie de Pottsville et, surtout, procureur du Comté :
" Si tu ne changes pas d'attitude, si tu ne te mets pas enfin à faire ton travail, tu ne seras plus shérif à l'automne."

A part shérif, Corey ne sait rien faire. Il part donc en campagne...

Comment un type parfaitement quelconque vire au tueur en série, et trouve ce glissement meurtrier aussi normal que légitime ?

Jim Thompson répond à cette question avec brio, sa plume trempée dans l'encre brûlante de la colère des petits qui préfèrent courber l'échine mais n'en pensent pas moins, de la bêtise humaine contente de soi, du racisme ordinaire, du basculement dans l'amoralité comme seule issue de secours.

C'est drôlissime et amer, ça pique, ça cingle.
On se laisse embringuer dans la campagne électorale et le tourisme sexuel de Nick en rigolant bien avec lui, on trouve parfois qu'il exagère, souvent qu'il a bien raison. Mais derrière cette grande marrade, Thompson coche les pires travers humains comme un ornithologue les espèces rares.

Et quand, après nombre d'avertissements, arrive
page 246 ce diamant noir en forme de coup de fouet qui nous remet les idées en place, on se retrouve KO debout, stupéfait de commencer à pleurer sur cette foutue humanité après en avoir tant ri.
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