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Critique de nanouche


Phandarasar Thouch Fenies est née au Cambodge en 1946. Elle est issue d'une grande famille apparentée à la famille royale. Elle grandit à Phnom Penh dans un milieu protégé : après ses études, elle est employée comme secrétaire dans une raffinerie de pétrole ; mariée à 21 ans à un médecin, elle vit avec son mari et ses deux fils dans la grande maison de ses parents. La victoire des Khmers rouges en 1975 va détruire cette vie de rêve. le 17 avril, la population de Phnom Penh est déportée à la campagne. La famille de Phandarasar se retrouve dans un village où ils sont astreints au travail forcé. le pays est devenu un immense goulag. Petit à petit, les proches de l'auteure disparaissent ou meurent de malnutrition et de mauvais traitements. Elle et son fils aîné sont les rares survivants de cette famille nombreuse. En 1979 elle a émigré en France où elle vit depuis.



L'intérêt principal de ce récit est qu'il présente les grandes violences qu'a subi le Cambodge sous la domination khmère rouge. Quand on en a les moyens, on paie une tasse de riz au prix de l'or et des chefaillons promus du fait de leur inculture abusent de leur pouvoir absolu. Les solidarités familiales se délitent.



Maintenant il faut que j'aborde les points faibles de cet ouvrage car, à mon avis, ils sont nombreux.

D'abord, ce n'est pas très bien écrit, le style est souvent un peu maladroit. Bon, l'auteure n'est pas une écrivaine professionnelle, je lui pardonne -moins à la maison d'édition qui aurait pu faire un travail de relecture plus serré- car parfois la lecture est fastidieuse. Quand elle présente sur deux pages la fiche technique de la raffinerie pour laquelle elle travaille ou qu'elle détaille les liens de parenté entre ses cousins éloignés, je ne vois pas bien qui ça peut intéresser à part ses anciens collègues de travail et sa famille.



Ensuite, elle fait preuve d'une grande naïveté politique qui m'agace un peu (elle-même reconnaît que sa naïveté l'a sans doute aidée à traverser ces épreuves sans en être traumatisée à vie). Ainsi elle se prend pour une révolutionnaire :

"Appartenant à une famille très ancienne du Cambodge, j'avais une idée très utopique de la vie, voire même une idée révolutionnaire. Je n'admettais pas l'injustice, je me révoltais contre la pauvreté. Pour moi, et je le pense encore aujourd'hui, les riches devaient être solidaires des pauvres, le partage de richesse devait être équitable. Je voyais mes parents, mes grands-parents faire de nombreux dons. Cet acte solidaire de la part de ma famille m'a marquée dès ma plus jeune enfance."

Si faire la charité équivaut à un partage équitable de la richesse, tu parles d'une révolution !



Enfin, elle peine à faire ressentir des émotions. Peut-être que c'est moi qui n'était pas en mesure de les ressentir à cause de l'agacement qui dominait. Ou peut-être que c'est elle dont les sentiments ont été anesthésiés par ce qu'elle a enduré ou qui préfère ne pas se dévoiler, ce qui pourrait se comprendre car elle a vu mourir la quasi-totalité des gens qu'elle aimait.


Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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