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Critique de Illwenne


Quand des engins de travaux publics chargés de la rénovation d'un vieux quartier d'Oran mettent à jour deux squelettes enchevêtrés, Kémal Fadil se rend immédiatement sur les lieux. Deux squelettes : celui d'un homme et un autre, plus petit, qui parait être celui d'un enfant. Au cou de celui-ci : un petit crucifix en or. Après examen des ossements, le légiste retrouve des traces de blessures par balles et des restes de liens. Il s'agit bien d'un double meurtre. Les ossements sont anciens, ils pourraient dater du début des années 60, de l'époque de la guerre d'indépendance. Si c'était le cas, l'affaire va prendre une tournure politique et de toutes façons, le commissaire doit faire vite : il y a beaucoup d'argent en jeu dans cette histoire de réhabilitation de quartier et l'affaire risque d'être classée afin que les travaux puissent reprendre. Cette découverte ne va t-elle pas susciter des problèmes politiques et religieux ? Kémal va donc se lancer dans une enquête pour résoudre ce "cold case". Elle le mènera d'Oran à Marseille, en passant par Roseville.

Kémal Fadil est inspecteur de police à Oran. Il vit avec sa mère Léla, autoritaire, ancienne militante, fumeuse de cigares cubains, une femme aux idées bien tranchées, paraplégique depuis l'accident qui a coûté la vie à son mari alors que Kémal n'était encore qu'un enfant. Il est très amoureux de Fatou, une réfugiée nigériane à qui il a évité l'expulsion il y a quelques années. Mais ils vivent chacun de leur côté, Fatou et Léla ayant des caractères qui ne s'accordent pas : c'est le moins qu'on puisse dire. Il est aidé dans son enquête par son ami Moss le légiste et patron du laboratoire de police, un personnage improbable : corpulent, aux goûts vestimentaires douteux, aux cheveux gras et aux grosses lunettes. Mais par ailleurs grand coureur de filles auprès desquelles il parait avoir un certain succès

On fait le va et vient entre l'époque actuelle et celle des dernières années de colonisation, les années où se sont déroulés les faits. On entre alors directement dans l'Histoire de l'Algérie, la période qui précède la guerre d'indépendance et on pénètre dans le milieu très fermé des colons et leur rapport avec les algériens. Mais l'auteur décrit aussi l'Algérie actuelle : il évoque à mi mot le rôle de l' islamisation qui pèse sur une société tolérante jusqu'à il y a peu, mais aussi les liens forts qui unissent toujours ce pays à la France, malgré les blessures pas toujours refermées.

J'ai beaucoup aimé ce polar qui m'a fait voyager dans un pays et dans une époque que je ne connaissais pas. Les personnages sont attachants, ils ont décrits avec finesse et précision ainsi que les paysages et il y a "une histoire dans l'histoire" , ce que j'apprécie particulièrement dans les romans policiers. le style de l'auteur est simple et direct, l'intrigue est bien menée. Je me suis régalée avec ce récit.....Il semble que le Français de Roseville soit le premier opus d'une série dans laquelle on va retrouver le commissaire Kémal Fadil et son entourage. Un nouveau titre doit paraitre bientôt : il est déjà sur ma liste.
Un très bon polar qui allie suspense et voyage dans l'espace et dans le temps. Un premier roman qui est une réélle réussite.
Un grand merci à BABELIO et aux Editions de l'AUBE pour cette découverte.
Lien : http://lecturesdebrigt.canal..
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