Un simple dîner, un simple soir entre deux couples d'amis, qui cristallise les émotions et déceptions de chacun d'entre eux, jusqu'à exposer leurs failles et faire exploser leurs petites vies bourgeoises bien rangées. Bien rangées ? Pas si bien justement, seulement en apparence. Cette apparence si importante à nos parisiens qui pourtant se fendille face aux épreuves de la vie. Oh de toutes petites failles, progressives mais qui s'accumulent jusqu'à constituer le fardeau que chacun doit se coltiner le souffle coupé, se demandant comment continuer ce chemin de vie de plus en plus insupportable et différent de ce à quoi ils aspirent.
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Comment Claudia peut-elle rester avec un homme qui ne l'aime pas ? Comment Etienne peut-il en être réduit à mendier des clients auprès d'une de ses amies, femme qui plus est ? Comment Johnar accepte-t-elle de ne devenir que la caricature de cette femme d'affaire forte et puissante qu'elle a toujours voulu devenir pour fuir le modèle familial ? Comment Rémi peut-il tomber dans le cliché de cette foutue crise de la quarantaine ?
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Pourtant ils en sont tous là, avec leurs peines mais surtout leurs non-dits qui les dévorent, alors même qu'ils sont incapables de faire honneur aux plats préparés par leur hôtesse qui, en secret, vit son propre drame, enfermé dans la double cage de son corps et de son esprit, mais tout prêt de s'enfuir et de la libérer enfin…
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Un simple dîner est un dîner entre amis parmi tant d'autres, comme il s'en déroule des tas chaque jours entre gens qui n'ont pas envie de recevoir et d'autres pas envie d'être là. Entre gens qui s'aimaient ou s'aimaient bien mais ne se supportent plus ou se tolèrent hypocritement.
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Comment tout cela peut-il bien finir, sauf à faire éclater leur bulle ? Encore faut-il ne pas avoir peur de l'inconnu dont elle protégeait malgré tout jusqu'alors. Sympa à lire, assez triste mais assez vrai, sans étincelle pour moi cependant. le début me semblait contenir la promesse d'une belle intensité, mais mon intérêt s'émoussait page après page. Heureusement, en 132 pages seulement ça n'a pas eu le temps d'aller plus loin. Une histoire qui finit par manquer d'un peu de percutant mais se lit très bien et pourra faire passer un bon moment de lecture à qui voudra se forger son propre avis. Un dîner un peu trop simple pour moi, même si le titre avait bien tenté de me prévenir.
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