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Critique de Polomarco


Bourges, septembre 1943, sous l'Occupation allemande.
Deux frères sont arrêtés à quelques jours d'intervalle par la Gestapo, la sinistre Geheime Staatspolizei, la "Police secrète d'État" : Marc, 26 ans, et Yves 24 ans. Longuement et violemment torturés, ils passent en jugement le 23 octobre. Marc est relaxé, Yves est condamné à mort. Dans l'intervalle, en prison, intervient une rencontre étonnante, qui va donner son titre à l'ouvrage. Saisi de compassion devant leurs blessures, un geôlier allemand, Frère Alfred Stanke, moine de l'ordre des Franciscains, va en effet prendre soin d'eux, à l'insu de ses supérieurs et au péril de sa propre vie. Par charité chrétienne, par simple humanité, il va servir d'intermédiaire entre eux et leur famille, les faisant ainsi échapper au désespoir. Il devient pour eux "la Providence en personne" (page 160).
Le Franciscain de Bourges mêle ainsi le récit autobiographique de Marc -son arrestation, ses tortures, son séjour en prison- et le journal d'Yves, qui se poursuit après la relaxe de Marc, et dans lequel on ne compte plus le nombre de condamnations à mort... Les faits se déroulent à la prison du Bordiot, l'actuelle maison d'arrêt de Bourges. Au-delà de la panoplie insoutenable des tortures et de l'épisode tragique du massacre des Puits de Guerry (voir citation), on retiendra de cet ouvrage la figure lumineuse d'un artisan de paix, qui saura faire prévaloir sa foi catholique sur sa nationalité. Ce moine franciscain survivra à la guerre et mourra en 1975. On peut se recueillir sur sa tombe au cimetière de Saint-Doulchard, à côté de Bourges.
Vous connaissez sûrement le proverbe qui dit que "l'habit ne fait pas le moine". En refermant le Franciscain de Bourges, vous saurez que l'uniforme allemand ne fait pas l'agent de la Gestapo. Et qu'au contraire le moine peut se cacher sous l'uniforme.
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