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Critique de PhilippeCastellain


Longtemps avant de dominer les compilations de vidéos d'accidents de la route hallucinants et de photos de situations improbables, la Russie était déjà considérée par les autres nations européennes comme un endroit où l'on ne faisait rien comme ailleurs, et dont les habitants étaient gouvernés par une logique rigoureusement incompréhensible. Et Tolstoï, avec son génie et ses paradoxes vertigineux, est souvent décrit comme l'incarnation de l'âme russe.

Tolstoï, le déchiré ! Tolstoï, toujours à la recherche de la pureté du christianisme des origines ! le noble, l'aristocrate régnant sur des dizaines de domestiques, qui voudrait se faire Saint François d'Assise, staroste errant, disciple du Christ n'ayant pour tout bien qu'un manteau ! Faut-il s'étonner qu'un jour, lassé de produire des chefs d'oeuvre de la littérature européenne, il ait décidé de composer de petits récits tout simples à destination des enfants de moujiks ?

Rentrant de la foire où il n'a guère fait ses affaires, un pauvre savetier avise au coin d'une église un jeune homme nu, à l'air hagard. Il est incapable d'expliquer qui il est, ni comment il est arrivé là. Par charité, le savetier le recueille. Il le prend chez lui, lui apprend à coudre des bottes et à ressemeler. le jeune homme apprend instantanément, est étonnamment habile de ses mains. Il est doux, paisible, silencieux. Tout le monde l'apprécie. Mais tout le monde a remarqué un détail : il ne rit ni ne sourit jamais…

Entremêlant les thèmes du bon samaritain et de l'ange déchu venu apprendre sa leçon sur Terre, Tolstoï brode un étonnant petit conte. Toute la puissance de son style et la simplicité de son idéal s'exprime dans cette centaine de pages, lui qui en aligna parfois des milliers !
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