AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Franz


Franz
20 décembre 2019
Il faudra bien que ça pète !
Je reviens sur les terres ancestrales normandes dans le nord Cotentin, à la recherche des déferlantes. Je marche dans la région la plus nucléarisée du monde et malgré la hideur fracassant le paysage, je trouve encore en chemin quelques éclats du jardin des délices. A l'étape de Biville, je tombe sur une étagère de bibliothèque désuète avec dessus une bédé usée aux encoignures, le Petit Spirou, intitulé : « C'est pour ton bien ! ». J'imagine que le titre mange-tout m'est aussi destiné. Peu enclin à lire les sempiternelles suites (Blake et Mortimer, Astérix, Lucky Luke, etc.), je boude un temps puis, de planche en planche, je dois bien admettre que le dessin de Janry est agréable, dynamique et personnel, dans l'esprit de ses prédécesseurs mais en avant, dans le plein et délié déluré. le Petit Spirou est le pendant de Titeuf, moins Tchô devant mais peut-être plus touchant par derrière. Les institutrices de Janry ne montrent qu'un minuscule carré de leurs dessous et tous les stylos des écoliers se décapsulent en choeur. Surprenante tante travestie ! le Petit Spirou effleure du doigt les travers et les détresses de l'humanité mais le propos se limite à la vision enfantine. Politiquement correct, le futur groom des hôtels chicos n'en pince pas moins du regard les rondeurs tendues et les cambrures extrêmes des femmes ingénues. C'est dans l'innocence mutine que se révèle le mieux la perversité polymorphe du polisson cramoisi. Son uniforme et son rond chapeau rouges en disent long sur ses émotions secrètes. Je quitte Tome et Janry presque à regret ; j'esquive l'atome et j'en ris (jaune).
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}