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Critique de Pecosa


Tereska Szwarc Torrès est l'une des premières femmes à avoir rejoint le Corps des Volontaires Françaises à Londres, où elle travailla comme secrétaire au quartier-général de De Gaulle. Mariée à Georges Torrès (beau-fils de Léon Blum), tué en 1944 alors qu'il combattait avec la 2ème DB, elle épousa en 1948 l'écrivain américain Meyer Levin (Frankie and Johnny, Crime…). Ce dernier la poussa à publier le journal qu'elle avait tenu lorsqu'elle travaillait pour les Forces Françaises Libres. Paru en France en 2000, il est passionnant à lire, mais ce n'est pas lui qui fit connaître Tereska du grand public. Ce fut plutôt son roman autobiographique publié en 1948 sous le titre Jeunes femmes en uniforme, Women's Barracks, grand succès international au parfum de scandale puisque Tereska Torrès y racontait sans tabou ni jugement moral les liaisons homosexuelles de certaines de ses camarades. Le roman est d'ailleurs qualifié de « Pulp lesbien ». On peut comprendre les remous qu'il causa dans les années 50, mais aujourd'hui, ce n'est pas du tout ce que je retiens de ce roman. Jeunes femmes en uniforme est un témoignage de première main sur la vie quotidienne des volontaires françaises à Londres, de ses très jeunes filles issues de toutes les classes sociales qui semblaient n'avoir qu'un seul point commun, celui de ne pas vouloir vivre dans un pays occupé . Nous suivons la vie des « Demoiselles de Gaulle », quelques-unes parmi les 400 que compta l'Unité, de l'incorporation aux tâches quotidiennes. Secrétaires, standardistes, chargées du codage des messages, chauffeurs etc…, elles se plièrent à la discipline militaire, soucieuses de participer à l'effort de guerre. Jeunes femmes en uniforme est aussi le récit de la vie dans la capitale bombardée, de l'apprentissage de la vie en communauté, de l'écoute quasi religieuse de l'émission de Maurice Schumann sur Radio Londres, des nouvelles de la France occupée données par les derniers arrivants qui ont rejoint l'Angleterre sur des chalutiers bretons, du bel accueil des Britanniques, des rencontres avec des soldats qui viennent du monde entier, des flirts, des amours sans lendemain. Le récit de Torrès ne glorifie pas leur action, mais dépeint plutôt le courage au quotidien, et la volonté de profiter des plaisirs de la vie, malgré le Blitz, malgré l'attente de la Libération, malgré l'inquiétude suscitée par le sort des proches dont on est sans nouvelle.
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