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Critique de Bouvy


L'auteur rencontre un maréchal-ferrant dans sa forge qui lui conte sa vie, son métier, avec des mots simples, parfois techniques ou patoisants. Des difficultés de la vie au jargon de métier ou plutôt vocation, nous nous promenons ainsi sur le cours du 20e siècle, dans la profonde campagne de la Mayenne. Rude y était la vie mais heureuse. L'évolution fit que peu à peu, la mécanisation remplaça les chevaux. Le travail devint dès lors moins intense mais le vieux forgeron, par passion, restera malgré tout accroché à sa forge alors que celles des villages environnants disparurent une à une.
Forgeron moi-même mais ferronnier d'art et non maréchal-ferrant, le titre ne pouvait que m'attirer. La vie du forgeron m'a rappelé celle d'un ami aujourd'hui disparu, maréchal-ferrant de mon village. Nos métiers pouvaient, pour le profane, paraître semblables. Leurs seuls points communs étaient la forge, le charbon et le métal. Henri était né au début du siècle. Il aurait pu être mon grand-père. Ensemble, lors de fêtes de villages, nous faisions parfois une démonstration de forge. Passionnés l'un et l'autre, nous nous partagions tour à tour le feu et l'enclume, équipés chacun de nos outils respectifs. Il forgeait alors un fer à cheval, un crochet d'attelage, une serpe et ensuite, à mon tour, hors d'une barre de fer, je donnais naissance à une fleur, une volute, une torsade, une feuille ou bien encore une tête de dragon. A sa passion, Henri ajoutait l'amour qu'il avait pour les chevaux et moi, à la mienne, l'amour de l'art. Il s'amusait à dire au public : "C'est lui qui forge le plus beau mais ce qu'il fait, ça ne sert à rien, c'est juste pour décorer !". Nous prenions plaisir à démontrer, à partager nos métiers passionnant.
Ici, l'auteur s'adresse parfois directement au lecteur, tentant de faire la lumière sur un terme technique, le dessinant de ses mots. Ce côté de l'ouvrage pourra paraître fastidieux au lecteur, voir lassant. L'auteur emploie un style simple, parfois paysan, ce qui me dérangea pendant la lecture. Je peux aussi reprocher à l'auteur de mettre "un peu trop" en valeur le manque d'instruction de l'artisan alors que celui-ci parle comme dans un livre. Je me plais à répéter que l'artisan est un travailleur intellectuel qui travaille avec ses mains. Par contre, j'aime quand l'auteur met en avant le savoir-faire du forgeron, accumulé après des années de métier et l'amour intact qu'il conserve pour son ouvrage. Forgeron, plus qu'un métier, une vocation.
Parfois, l'auteur mêle çà et là un peu de mythologie, nous rappelant l'histoire d'Héphaïstos. Je ne sais si cette poussée d'ésotérisme apporte quelque chose à l'ouvrage.
Bref, ce livre me laisse mitigé, il m'a certes plu par son aspect métier mais parfois déçu par son style et son fond.
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