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Critique de Darlic


L'héritage de la force tome 2 : cette fois c'est Karen Traviss qui prend le relais. Même s'il y a toujours une certaine cohésion avec les trois auteurs on sent tout de suite que Karen n'est pas ici pour nous faire rire. Beaucoup de noirceur dans ce second tome. Tellement de noirceur qu'on sait déjà que le retour de Jacen vers la lumière est un pari impossible.

L'autrice amène un style plus mature par rapport à Allston qui malgré le sérieux de la chose arrivait à nous faire rire quelquefois. Peut-être que Karen Traviss veut trop bien faire en amenant un style plus carré. Dommage j'aurais tendance à dire, car un Star Wars sans quelques vannes bien placées c'est un peu vide de sens. Karen Traviss on le sent tout de suite est ici pour faire avancer l'intrigue. de plus le style militaire est un style propre à l'autrice puisqu'elle a été réserviste dans l'armée anglaise (c'est marqué dans sa bio). Donc comme je l'ai dit le roman à un style très carré, très direct comme l'on été ses précédents romans pour Star Wars (voir Clones Wars).

La question est : est-ce que Karen Traviss dénature les personnages et s'éloigne de ce que devrait être un star wars ? A priori non, elle cerne bien son sujet et offre une belle suite au roman de Allston, tout en restant maître de son sujet.

Alors beaucoup de choses se passent dans ce roman on voit l'apparition d'un Boba Fett affaibli en quête de rédemption. La guerre civile fait toujours rage avec un blocus qui nous fait penser un peu à nos gouvernements élitistes. Mais bon je ne suis pas ici pour faire de la politique, mais pour vous parler de ce roman. La guerre civile ne fait pas qu'opposer les Corelliens à l'AG, elle divise un peu plus la famille Skywalker-Solo.

On a envie de mettre des claques à Jacen à chaque fois que l'on voit apparaître son personnage (quelle arrogance). Là où on pouvait encore lui trouver quelques excuses dans le premier tome, ici il n'y a plus de doute il a tourné dans un style Vador, mais en bien pire. Déjà il troque sa tenue Jedi pour un treillis militaire. Pardon ? Oui ça m'avait fait la même chose à ma première lecture. Renié sa toge de Jedi c'est un peu comme brûler des livres en place publique. Ce qui est d'autant plus étonnant c'est le manque de réaction de Luke qui est Grand Maître Jedi. Avant que Jacen devienne le pantin de l'AG et se mette ainsi en avant il aurait dû demander son accord au conseil Jedi. Ce qu'il ne fait évidemment pas.

Venons-en à Luke : pourquoi t'en fou pas une ? La réponse est simple Luke est dans une terrible impasse. Jacen est son neveu, mais aussi le mentor de son fils. Mais  là où la chose se corse encore plus c'est que Mara la femme de Luke trouve que Ben évolue bien sous la guidance de Jacen. S'il désavoue Jacen il risque de se mettre beaucoup de monde à dos. Et comme dans le premier tome ses rapports avec Yan étaient déjà tendus, ça ne ferait que jeter de l'huile sur le feu. Mais avant de penser en terme familial Luke aurait dû penser en tant que Grand Maître Jedi. Et donc pendant que Luke laisse couler, Jacen devient de plus un plus un Sith corrompu par le pouvoir des Vong ce qui est doublement dangereux.

Pour comprendre un peu mieux ce roman, il va falloir faire un comparatif entre Jacen et Anakin Skywalker. Déjà Jacen est tout sauf un second élu, il n'aura jamais le quart du dixième du pouvoir de son grand-père ni de son défunt frère au même nom. On pourrait penser que Jacen fait ça pour la justice et l'équilibre de AG. Mais il n'en est rien il a la même faille que son grand-père à savoir Tenel Ka et sa fille même s'il s'en voile la face. La preuve en est qu'il a peur pour sa famille, c'est qu'il tente de cacher l'existence de sa famille à Lumiya. Donc Jacen est tout sauf altruiste. Mais il va vouloir se convaincre qu'il est meilleur que son grand-père en voyageant dans le temps pour voir les erreurs que Anakin avait commises. En faisant cela, Jacen perd son libre arbitre. C'est un peu comme s'il n'avait retenu aucun précepte des Jedi. Jacen a aussi la capacité de voir dans le futur. Mais il s'y refuse. Pourquoi ? Parce qu'il a peur. Et bien entendu la peur conduit aux côtés obscurs comme dit Yoda. Il est clair que Jacen n'est pas son grand-père, car au détriment de Jacen, Anakin affrontait ses peurs et cela malgré ce que ça lui coûtait.

Anakin et Jacen sont très différents dans l'éducation. Anakin naît esclave il ne connaît qu'une chose dans ses premières années la servitude et la douleur. Jacen lui est protégé comme personne à sa naissance, il peut compter sur son père, un Wookie et bien entendu Luke. Anakin est un Jedi à fleur de peau qui commence son apprentissage tardivement et maladroitement à cause du conseil Jedi qui se sent intimider par sa puissance. Mais quand Anakin bascule du côté obscur, ça lui fait mal. On se rappelle de ses larmes dans le temple Jedi. Jacen lui n'a aucune compassion pour la Jedi qu'il tue dans le premier tome (sa disciple). Il va jusqu'à torturer et tuer dans des interrogatoires mentaux. Quand Anakin va tuer Dooku : il dit c'est mal. Il le sait fort bien et éprouve un remords pour chaque action qu'il commet y compris quand il est coincé dans son armure de Vador. Jacen lui n'a de remords pour rien. Quand Yan le renie, il devrait comprendre qu'il a été trop loin. Pour moi Jacen est tellement imbu de sa propre personne qu'il ne sait pas reconnaître ses erreurs. Il va donc se convaincre qu'il est l'avenir de la galaxie et qu'il fait ça pour la justice. Moi j'appelle cela de l'aveuglement et ainsi naissent les empires despotes.

Un second tome qui cogne donc là où ça fait très mal. L'héritage de la force tient toutes ses promesses et nous annonce encore beaucoup de retournement de situation. Ha ! Dark Disney si tu en avais prit de la graine...

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