Deux vies est un texte bref, serré, poignant dont on peine à imaginer qu'il puisse remporter en France le Prix Goncourt - mais pouvait-on imaginer qu'il remportât son équivalent en Italie, le Prix Strega ? La réponse est sans doute non, mais la vérité est toute différente : il l'a remporté.
Et on s'en félicite tant
Deux vies m'a transporté, bouleversé, conquis.
C'est le livre d'un écrivain - un écrivain au sommet de son art, un écrivain riche, profond et sensible, qui tourne autour de son sujet tel un Columbo revu par Moretti et qui convoque à son chevet sa bibliothèque et son intelligence - c'est le livre d'un écrivain sur deux écrivains, leur vie et celle qu'ils nous laissent à leur mort, venue trop tôt, un livre sur l'écriture et un livre sur l'échec de l'écriture, sur la manière qu'on a de se faire une place dans la vie - et la manière dont on se débrouille, plus ou moins bien, avec le résultat, qui est plus ou moins bon. C'est magnifique et déchirant.
Deux vies en valent mille - et valent mille et un bravos.
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