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Critique de Luniver


Les chevaliers de la Table ronde, le roi Arthur, le Graal, … tout ça berce mon imaginaire depuis tout petit. Dessins animés, films, romans, fantasy : les références se retrouvent partout. Il était donc temps d'aller à la source même de ces légendes, en commençant par Perceval et ce fameux Graal que certains cherchent encore obstinément aujourd'hui.

Le récit est un roman d'initiation assez classique, avec Perceval, ne connaissant rien du monde, mais décidé à le parcourir pour prouver sa valeur. Brute, un peu benêt, sans religion, le Gallois n'inspire pas franchement la sympathie dans les premiers instants. Mais avec l'aide des gens qu'il rencontrera, il finira par s'élever, tant dans la société que spirituellement, pour accomplir sa destinée.

Difficile évidemment de juger un roman qui date de mille ans. Je n'ai pas les références culturelles de l'époque et ne peut voir l'histoire qu'avec mes yeux de lecteur moderne.

Une chose qui m'a frappé est le côté très factuel du récit, sans s'embarrasser de considérations psychologiques ou introspectives des personnages – ce qui ne m'a pas toujours facilité la vie : par exemple, lorsque Perceval échoue sa première quête près du Roi pêcheur, sa faute et ce qu'il aurait dû faire à la place n'étaient pas très clairs pour moi.

Certains tics d'écriture m'ont également paru très naïfs. Ainsi, les membres d'une même famille ne se reconnaissent jamais lorsqu'ils se rencontrent. Perceval ne reconnaît même pas sa fiancée quand il la retrouve après un an de voyage ! Perceval n'hésite pas non plus à se qualifier de « plus pur chevalier » alors qu'aujourd'hui, on attendrait plus de modestie d'un héros. Les descriptions des combats sont également extrêmement répétitives.

Le roman donne également la part belle à la Courtoisie : les paroles données sont sacrées, on n'hésite pas à secourir veuves et orphelins, on fonce tête baissée à l'aventure.

Enfin, on voit l'importance de la religion : le signe de croix est une arme redoutable, la progression de Perceval est en grande partie due à ses participations assidues à toutes les messes possibles et son respect du clergé. Il y a même quelques diatribes sorties de nulle part – par exemple contre les relations homosexuelles masculines et la description des tortures qui attendent ses adeptes en Enfer – qui semblent plus des messages destinés aux contemporains qu'une composante essentielle du récit.

Content d'avoir découvert Chrétien de Troyes, mais le récit est un peu trop daté à mon goût pour que je puisse y prendre un plaisir entier.
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