AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de sebthoja


Un petit mot tout d'abord, pour un grand merci.
Merci à toutes et tous pour vos marques d'amitié. Je suis déjà parti, puis revenu, je ne vous prometterais donc rien cette fois-ci, si ce n'est d'avoir toujours le même plaisir de partager et d'échanger avec vous. Merci à vous !

J'en profite pour vous souhaiter une très belle année aussi bien sur le plan littéraire que personnel.

Et maintenant, je voulais vous parler d'un de mes premiers coups de coeur de l'année...

---

"Fata morgana" ou le mirage de la liberté.

Fuyant leurs existences sans horizon, elles verront leurs rêves se briser derrière une vitrine du quartier chaud d'Anvers.
À travers le destin de 4 femmes nigérianes, c'est la condition de la femme africaine qui est exposée dans une langue vibrionnante de beauté et d'espérance.

Elles n'avaient rien à perdre et pensaient avoir tout à gagner. Certaines d'entres elles fuient la misère ou l'oppression, d'autres n'acceptent pas leur condition toute tracée et une existence loin du "paradis" occidental qui semble leur tendre les bras. Partir de Lagos, quitter le Nigéria est leur seule motivation. Toutes les quatre sont jeunes et "passionnées pour rêver".
Ama, Efe, Joyce et Sisi ne sont pas amies, mais deviendront soeurs par solidarité et par nécessité.

30 000€ sera le prix à payer de leurs "rêves boiteux", à rembourser par mensualités, "après, vous serez libres" leur avait dit Dele, homme d'affaires nigérian, passeur par "bonté". L'addition sera encore plus injuste.

C'est le meurtre de l'une d'entre elles qui les amènera à repenser leur situation inextricable. Quatre parcours de femmes africaines que nous fait revivre Chika Unigwe dans une langue foisonnante, mêlant argot et différents dialectes retranscrits dans le texte, donnant une vivacité à son écriture. Sa plume se fait poétique et pleine d'humanité pour conjurer la tragédie qui s'annonce et le désespoir qui les étreint.

Comme dans un miroir grossissant sur le destin de quatre migrantes, le reflet de l'exploitation humaine n'est jamais ignoré, mais est enfin donné un visage et une parole à ce rêve commun à toute l'humanité, rempli d'autant d'espoirs que de cruautés, celui de survivre et de vivre une vie meilleure que celle qui nous a été attribuée.

Un grand roman de cette rentrée, paru le 12 janvier.
--
Fata morgana, de Chika Unigwe, aux éditions Globe.
Traduit de l'anglais (Nigéria) par Marguerite Capelle.
Commenter  J’apprécie          899



Ont apprécié cette critique (86)voir plus




{* *}