>
Critique de Piotr83
Underdog est un livre très prenant, le style est direct, les propos sont francs, durs parfois mais jamais gratuitement crus.
Les liens avec l'histoire (le tatcherisme par exemple, ou l'actualité triviale (les punaises de lit) sont des balises essentielles, qui permettent à chacun de se retrouver dans ce monde inconnu et d'en saisir la réalité brutale, trop souvent réduite à des concepts lointains. La réalité de l'aventure humaine de ceux qui partent sans diplôme, ou sans pouvoir monnayer ceux-ci, et qui tentent leur chance, avec, ô surprise, de réelles possibilités de réussite, de devenir ce fameux "manager" que vendent les grandes enseignes. La réalité aussi du prix à payer, pour cette réussite, l'exil, le sentiment de trahison sociale, amicale, familiale, la fuite en avant, la consommation de femmes, de drogues, de tout, jusqu'aux limites de la déshumanisation...
Mais ce qui compte également, et surtout, ce sont les apports que permettent ces expériences, savoir qui on est, ce qu'on veut être et devenir, ce qu'on est prêt à sacrifier. Même s'il y a des désenchantements en tous domaines, ils font partie de l'expérience qu'est la vie, bien à l'opposé de l'immobilisme qui n'apporte pas grand chose, sinon des regrets.
Ce narrateur, si direct, n'est pas sans partis pris ni parfois contradictions. Il fustige le système capitaliste qui met à mal les individus, mais n'épargne pas ces derniers lorsqu'ils se vautrent dans le racisme, l'alcoolisme, ou qu'ils exploitent leurs semblables.
Cela interroge les responsabilités de chacun.
Peut-on échapper au système ? Ce n'est pas facile, mais quelques personnages, comme Jeff, montrent, la voie, à l'instar du narrateur. Ce dernier aime et déteste tour à tour la France et l'Angleterre, mais il se réserve le même traitement, et ne s'épargne rien... En cela il est profondément humain, vivant, honnête.
J'oubliais le football. Je ne m'y intéressais que lorsque Zidane était sur le terrain, ce qui, depuis quelques années, me laisse pas mal de temps pour le reste... Mais aller faire un tour dans les stades avec le narrateur me tenterait bien, après lecture. Le foot est présent oui, il est le liant entre les personnages, permet les rencontres, il est essentiel au narrateur, mais pas au lecteur.
En effet ce dernier trouve son intérêt bien au delà de ce sport, qui partage avec le livre son caractère universel.
Beau tour de force !
Les liens avec l'histoire (le tatcherisme par exemple, ou l'actualité triviale (les punaises de lit) sont des balises essentielles, qui permettent à chacun de se retrouver dans ce monde inconnu et d'en saisir la réalité brutale, trop souvent réduite à des concepts lointains. La réalité de l'aventure humaine de ceux qui partent sans diplôme, ou sans pouvoir monnayer ceux-ci, et qui tentent leur chance, avec, ô surprise, de réelles possibilités de réussite, de devenir ce fameux "manager" que vendent les grandes enseignes. La réalité aussi du prix à payer, pour cette réussite, l'exil, le sentiment de trahison sociale, amicale, familiale, la fuite en avant, la consommation de femmes, de drogues, de tout, jusqu'aux limites de la déshumanisation...
Mais ce qui compte également, et surtout, ce sont les apports que permettent ces expériences, savoir qui on est, ce qu'on veut être et devenir, ce qu'on est prêt à sacrifier. Même s'il y a des désenchantements en tous domaines, ils font partie de l'expérience qu'est la vie, bien à l'opposé de l'immobilisme qui n'apporte pas grand chose, sinon des regrets.
Ce narrateur, si direct, n'est pas sans partis pris ni parfois contradictions. Il fustige le système capitaliste qui met à mal les individus, mais n'épargne pas ces derniers lorsqu'ils se vautrent dans le racisme, l'alcoolisme, ou qu'ils exploitent leurs semblables.
Cela interroge les responsabilités de chacun.
Peut-on échapper au système ? Ce n'est pas facile, mais quelques personnages, comme Jeff, montrent, la voie, à l'instar du narrateur. Ce dernier aime et déteste tour à tour la France et l'Angleterre, mais il se réserve le même traitement, et ne s'épargne rien... En cela il est profondément humain, vivant, honnête.
J'oubliais le football. Je ne m'y intéressais que lorsque Zidane était sur le terrain, ce qui, depuis quelques années, me laisse pas mal de temps pour le reste... Mais aller faire un tour dans les stades avec le narrateur me tenterait bien, après lecture. Le foot est présent oui, il est le liant entre les personnages, permet les rencontres, il est essentiel au narrateur, mais pas au lecteur.
En effet ce dernier trouve son intérêt bien au delà de ce sport, qui partage avec le livre son caractère universel.
Beau tour de force !
