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Critique de ileana


Grâce à ce bouquin, j'ai appris que les emplois aidés ont déjà existé au XIXème siècle, c'était en 1848. Cela s'appelait les ateliers nationaux ; une structure éphémère, 3 mois uniquement. En revanche, les travaux de construction et modernisation de la capitale pendant le Second Empire ont donné du travail à 80 000 ouvriers pendant 17 ans. Des vrais emplois pour des maçons, charpentiers … ce n'était pas des emplois aidés !

En fait, en ouvrant la biographie d'Haussmann, je me suis posé la question suivante : comment ces gigantesques travaux ont-ils été possibles ? Eléments de réponse après lecture :

Haussmann, bourreau de travail, a su s'entourer de professionnels compétents et fidèles.
La révolution industrielle a permis de tailler et de hisser la pierre avec des moyens mécaniques.

La croissance a permis de renflouer les caisses de l'Etat.

Napoléon III et le baron Haussmann, même projet, même combat, à l'exception de quelques épisodes isolés. L'état a créé le cadre législatif pour exproprier, indemniser et aussi pour emprunter les sommes nécessaires. D'ailleurs l'époque a connu un autre exploit mémorable : le Canal de Suez - Ferdinand de Lesseps.

Cependant, la transformation de Paris a été contestée pour plusieurs raisons :

L'excès de la ligne droite (monotonie des nouvelles voies)

La destruction du patrimoine : l'exemple le plus notable est l'Ile de la Cité

Le financement par la dette, ses dérapages, les spéculations

Pour revenir à la biographie : le destin du baron – voilà une histoire classique, une montée en puissance suivi d'une chute. L'auteur nous offre un riche portrait de Georges Eugène H. Il cite abondamment ses Mémoires, où il se donne le beau rôle en s'attribuant certaines décisions et exploits.

Avant de passer aux choses sérieuses, je veux dire aux grands travaux, le lecteur doit patienter jusqu'à la page 180 (la moitié du bouquin). George Eugène H passe d'abord 17 ans au service de l'Etat dans des postes subalternes, en sillonnant les préfectures de campagne. Foisonnante d'anecdotes, cette biographie éclaire deux moments historiques forts, la monarchie de Juillet et le Second Empire.

Reproches : à mon goût, l'auteur aurait dû raccourcir le récit de la période précédant les grands travaux ; il aurait dû peut-être faire le tri dans les nombreuses anecdotes. D'autre part, elles rendent l'esprit d'une époque.
Comme cet ouvrage est dépourvu de photos, j'ai consulté l'excellent livre Haussmann à Paris de J-M Labordière.

Extraits :
« Je suis étranger à ce qui vient, à ce qui est, comme à ces boulevards nouveaux sans tournants, sans aventures de perspective, implacable de ligne droite, qui ne sentent plus le monde De Balzac, qui font penser à quelque Babylone américaine de l'avenir ». le journal des Goncourt, cité en p267.

« de nos jours, le Paris haussmannien est devenu le symbole de la ville à l'échelle humaine opposé aux mégapoles qui fleurissent partout. Mais à l'époque, les esprits modernes ne sont pas légion » p267
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