En 1809 plusieurs milliers de prisonniers français sont relégués sur la Cabrera, île désertique des Baléares après avoir séjourné des mois sur les pontons (bateaux démâtés) à Cadix. Parmi eux le médecin-major
François Duval, personnage fictif, qui découvre l'enfer de ce caillou battu par les vents. Une vingtaine de femmes, anciennes lavandières ou épouses s'y trouvent aussi et il rencontre Maria, espagnole qui a fui la violence de son mari à la faveur du passage de l'armée française sur le continent.
Maria est sauvage, rebelle, libre et se déplace aussi aisément que la dernière chèvre qui a survécu au massacre de ses congénères par les hommes affamés ! Elle est surnommée La Chèvre. Elle succombe au charme de Duval qui succombe en retour mais aussi à celui d'autres femmes présentes !
Pierre Vallin tisse la vie de
François Duval sur la trame réelle de la survie sur la Cabrera avec la débrouillardise de certains et la discipline que l'unique officier tente de maintenir. L'aumônier espagnol, parfait représentant de l'Inquisition, voudrait que tout ce qui représente le diable soit banni de l'île : l'esprit des lumières, incarné par les français, la dépravation qui pour lui prend l'image de Maria.
Je trouve que l'auteur a plutôt bien réussi l'association du réel et du fictif et c'est agréable à lire même si tout n'est pas rose, la faim et la soif étant souvent les compagnes des prisonniers. Les amours du médecin ne versent pas dans la mièvrerie et l'humour n'est pas absent car il est très réaliste face à son comportement.
J'ai eu plus de mal avec les parties introspectives de Duval, le rappel de sa jeunesse, que j'ai souvent trouvé longues et pas toujours nécessaires, j'ai donc fait quelques diagonales dans ma lecture pendant ces moments-là. Malgré le peu de pages, c'est une lecture assez dense dont la fin est telle qu'elle ne change rien à
L Histoire et j'ai bien aimé le procédé.
#LîledelaChèvre #NetGalleyFrance
Lecture THEMATIQUE juillet 2021 : Les voyages
En savoir plus : https://www.napoleon-histoire.com/drame-de-cabrerale-drame-de-cabrera-le-consulat-et-le-premier-empire/