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Critique de Flaubauski


Pendant deux ans, entre 2019 et 2020, Pierre de Vallombreuse a suivi Jason Davis, originaire de l'Iowa, alors qu'il vient d'être recruté comme professeur principal dans une école primaire de Portland, Kairos, fondée par quatre afro-américaines qui souhaitent mettre à mal la ségrégation persistante dans cette ville à dominante blanche.

Face à des élèves principalement afro-américains, latino-américains, dans des situations précaires, l'enseignant débutant va apprendre au pied levé un métier exigeant, dans la douleur, le doute, les petites erreurs qui coûtent cher face à une classe, dans sa posture de blanc, également, n'ayant jamais connu personnellement la ségrégation. Apprentissage qui laisse des traces sur Jason, ce que nous montrent tout autant l'introduction que nous fait le photographe pour nous présenter son projet et ses acteurs, que les portraits en pied qu'il fait de lui au fil des semaines, des mois, des années.

Il est touchant ce photoreportage, qui dessine avant tout le portrait d'un idéaliste qui découvre la réalité du métier, qui souhaite faire réussir sa classe, à instaurer un climat de travail bienveillant, où chacun doit s'apprivoiser, qui plus est dans un système éducatif où des enfants ont très tôt connu les discriminations, avant de trouver, enfin, à Kairos, une vision des choses qui tente de les réconcilier avec lui. Et cet idéaliste, il y parviendra, à force de questionnements sur ses pratiques, de travail sur sa manière d'enseigner et sur son relationnel avec des élèves maltraités par l'école précédemment.

Il est touchant aussi, ce photoreportage, particulièrement en ce que je me suis reconnue en cet enseignant qui, plus qu'un métier, va y trouver une véritable vocation, malgré les difficultés rencontrées au quotidien.

Il est touchant enfin, ce photoreportage, en ce qu'il met particulièrement bien en valeur, grâce à des photographies prises sur le vif, ou au cadrage vraiment bien choisi, la relation progressive qui s'installe entre Jason et la classe, entre défiance primaire et confiance finale.

Avec Une classe américaine, je découvre un photographe dont j'aime autant le travail graphique que les thématiques qu'il souhaite aborder grâce à celui-ci : je vais donc, avec plaisir, découvrir le reste de ses photographies, davantage centrées sur les peuples autochtones, ce qui a aussi, foncièrement, le don de m'interpeller.
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