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Critique de Aaliz


Je risque de ne pas être très tendre avec ce livre assez court qui pourtant partait sur un bon concept mais dont la réalisation m'a beaucoup déçue.

Tristan, un poirier planté sous Louis XV, nous raconte sa vie, les évènements auxquels il a assisté, nous décrit sa vision de son environnement. L'auteur lui attribue donc la capacité de penser et de ressentir, de juger aussi. Autant je trouvais cette idée excellente, autant l'auteur en a fait quelque chose qui m'a plutôt déplu.

Il est d'ailleurs difficile de résumer ce roman car la trame chronologique est complètement perturbée. Toujours est-il que le récit alterne entre les évènements passés de la vie de Tristan et les évènements actuels.
Tous les passages relatifs à son histoire sont très intéressants mais malheureusement trop survolés à mon goût. L'auteur a fait le choix de davantage insister sur les péripéties de quelques personnages principaux que l'âme de Tristan accompagne, péripéties d'ailleurs totalement dénuées d'intérêt et tombant dans la mièvrerie.
Le personnage principal Yannis est chargé d'écrire les mémoires de ce poirier. Ce qui a pour résultat de nous donner par endroit un semblant de récit dans le récit mais le procédé n'est clairement pas assumé ni affirmé. Je me demande donc : ai-je lu les véritables pensées du poirier ou n'ai-je lu que le résultat de l'imagination de Yannis ? Impossible pour moi de répondre.

Certains détails de la vie du poirier sont un peu trop énormes, ça frise le ridicule. Ça a pu paraître amusant pour certains mais franchement on n'y croit pas du tout.
De plus, lorsque Yannis entreprend de rédiger son texte, Tristan, le poirier a été déraciné. Son âme subsisterait donc à travers les sculptures qu'une artiste a réalisées dans son bois et parviendrait même à s'en détacher. J'aurais pu fermer les yeux sur ce raccourci un peu trop facile et pas très crédible si le récit n'était pas encombré de platitudes et de clichés.
Être juif, c'est bien. Être homosexuel, c'est bien. Être écolo, c'est super. Tromper son mari, bof, c'est pas grave. Mais être musulman … Ouh la la c'est très mal ! Les musulmans sont des méchants vilains qui rackettent, tabassent les gens et lapident leurs femmes.
Merci M. van Cauwelaert de contribuer à la pensée unique qui alimente et véhicule ce genre de préjugés nauséabonds. N'est-ce pas vous qui, pourtant quelques pages avant la fin de votre roman, condamnez les penchants haineux et égoïstes des êtres humains et les encouragez à plus d'empathie ?

L'idée d'une nature vengeresque qui ferait payer à l'espèce humaine le mal qu'elle lui fait m'a de plus fortement rappelé ceci :
http://www.youtube.com/watch?v=pnEXKc922vU

C'est dommage, je l'aimais bien Tristan. Touchant, doux et mélancolique, je m'y étais attachée. J'ai apprécié aussi les quelques passages relatifs à la physiologie des arbres, c'est très intéressant.
Mais tout de même quel gâchis que ce roman car si le message d'ensemble et le concept sont louables, la façon de les exploiter n'est malheureusement pas à la hauteur.


Lien : http://booksandfruits.over-b..
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