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Critique de LabiblideVal


« Quelle est la femme, la fille qui en France ou ailleurs peut dire : « Je n'ai rien subi ». Pas une insulte, pas un dénigrement, pas une gifle, pas une agression, pas un viol, pas un inceste, pas une main aux fesses, une proposition douteuse, un harcèlement, un regard glauque, un salaire plus bas ? Qui ? »
En partant de la dénonciation mondiale des comportements masculins du type de ceux de Weinstein par le phénomène #Metoo, de la part de femmes célèbres mais aussi anonymes, Corinne van Loey dresse un état des lieux édifiant sur la condition féminine. Trop longtemps, les hommes ont été valorisés pour leur côté virile et dominant alors que les femmes leur devaient un état de soumission totale. L'Histoire rapporte ainsi de nombreux cas de femmes ayant voulu inverser cet ordre et avoir fini sur le bûcher (ah ! cette fameuse chasse aux sorcières !). La culture la plus ancestrale a fait de la femme un être inférieur et cela depuis l'Antiquité. L'auteure fournit ici un essai très documenté sur la soumission de la femme à travers les âges mais aussi les traditions culturelles et communautaires. C'est passionnant.
Puis on se recentre sur le viol : « le viol, c'est avant tout de la violence, et non de la sexualité ». Un crime, depuis 1990. Un rite pour certains (les tournantes dans les caves des cités), une arme pour d'autres (lors de guerres ethniques) qui perdurent encore et toujours malgré les tentatives de prises de conscience médiatiques.
Malheureusement, cas précis à l'appui, l'auteure atteste de l'inanité de la justice française qui ne prend même pas la peine d'écouter les victimes et qui libère les coupables sans même les faire passer par les Assises.

Que faire pour enrayer ces actes ? Pour éviter aux femmes de subir ce qui est une salissure d'une violence physique et psychique inouïe? Aujourd'hui, on est capable, par le biais des IRM de traduire les dommages cérébraux engendrés par le viol : « elles permettent de constater des modifications cérébrales et génétiques véritables témoins irréfutables des traumatismes et violences subis » ; tout comme chez les vétérans américains revenus du Vietnam…
Qui peut encore dire que ce type d'agression est anodin, sous prétexte « qu'elle l'a bien cherché avec sa mini-jupe », « elle est tellement moche qu'on lui a rendu service » ou encore « elle était bourrée, donc quand elle disait non, elle pensait oui » ?

Un essai captivant à lire, qui effraie, il faut le dire, par son compte rendu précis des données liées à la maltraitance. Il faudrait pouvoir en rendre la lecture obligatoire à tous les coupables de viol ou d'agression sexuelle. La femme n'est pas un objet sexuel toujours disponible et « Non, c'est non ». L'éducation des fils par les pères doit évoluer, être pensée comme une leçon de respect vis-à-vis de la femme.
Le chemin est encore long…

Merci à Masse Critique et aux éditions Langlois Cécile.
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