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Critique de Amy_


Amy_
04 février 2024
Je remercie Babelio et la maison d'édition Scrineo pour l'envoi de ce livre lors d'une opération masse critique privilégiée. J'aurais voulu aimer ce roman, ça aurait pu être le cas si le synopsis avait été fidèle au scénario.

Tout d'abord, je tenais à faire une précision, car je trouve que cette omission dessert le roman. Ce livre contient des personnages non binaires, une écriture inclusive et l'héroïne principale à une barbe. Loin de moi l'idée de vouloir créer de polémique, il en faut pour tous les goûts et si ce type de roman peut permettre à des personnes de se sentir représenté, j'en suis heureuse pour elles. Seulement, voilà, tout le monde n'est pas à même d'apprécier, et j'en fais partie, avoir une héroïne à barbe m'a beaucoup rebutée. C'était original et novateur pour le genre, on n'en croise jamais, mais je n'arrive pas à accrocher. L'écriture inclusive, c'est pareil, ça m'a gâché la lecture, ce n'est pas une chose à laquelle je suis habituée donc j'étais vraiment perturbée, à tel point que ça me décrochait de ce que je lisais. Par contre, c'est là où je voulais en venir en parlant d'omission de la part de la maison d'édition et c'est ce que je déplore le plus, c'est qu'à aucun moment dans le synopsis ou au dos du livre, il n'est précisé que le livre contenait de l'écriture inclusive, et rien ne laissait entendre non plus que l'héroïne avait cette particularité. Alors certes, c'est noté au début du roman, mais pour ceux qui n'ont pas accès au livre physique parce qu'ils commandent ou réservent en ligne, ils ne peuvent pas avoir connaissance de cette information. Si j'avais su que ce livre contenait tout ceci, je n'aurais pas postulé à cette masse critique privilégiée étant donné que je ne suis pas le public ciblé, et c'est dommage dans la mesure où je vais donner un avis très négatif, justement car ce n'est pas mon style de lecture, et ça aurait pu être évité.

J'ai essayé de passer outre ce détail, mais on sent le parti pris de l'auteurice dans le récit, il y a donc beaucoup de questionnement sur le genre mais aussi une critique ouverte de l'intolérance. le concept de « blanc privilégié » est présent à travers la soeur d'Arazia et la description qui en est faite ou encore de la famille Harringwood, ce qui m'a un peu irritée, mais ça c'est un autre débat. Aussi, la spécificité d'Arazia concernant sa barbe revient très souvent pour que ça soit naturel, parfois j'avais envie de dire « on a compris elle a une barbe, on peut passer à autre chose maintenant », elle se fait toujours insulter par rapport à ça et reste passive, dans sa position de « victime » et c'est agaçant. On sent vraiment que l'auteurice veut appuyer et dénoncer certaines choses, soit, c'est son livre, son choix, je ne le remets pas en cause. Mais je m'attendais plus à une fantasy politique, rythmée par des actions, qu'à une lecture qui veut avant tout faire passer des messages, et ce n'est pas non plus ce que le synopsis promettait. Par ailleurs, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages, leur développement m'est apparu sommaire et parfois je me mélangeais. Arazia comme je le disais est passive, je n'ai pas été sensible à son histoire et ni convaincue par son pouvoir qui fait d'elle une sorte d'élue, c'est redondant. Quant aux protagonistes secondaires, ils m'ont laissée de marbre, au même titre que les méchants, j'ai eu l'impression qu'ils ne l'étaient que par soif de pouvoir, ça manquait de profondeur. Je conçois que ça soit un exercice difficile pour un one shot de 400 pages, mais en définitive, j'ai eu autant de mal à ressentir de la sympathie pour nos héros que de la colère pour les méchants. J'étais détachée du récit. Pour l'origine de l'oppression des Arcanes par les Esharis, j'ai moyennement été convaincue, en fait, je n'ai pas vraiment adhéré aux « Autres », ça manquait d'approfondissement et je pense aussi que j'étais trop déçue de ne pas avoir eu de tournois durant les Féeries d'Eshad.

J'en profite pour rebondir sur ce point, mais c'est une autre déception, la faute encore au synopsis qui promettait une histoire mélangeant Hunger games, Strangers things et Grisha. En temps normal, je trouve que comparer un roman à d'autres univers est une mauvaise idée, ça a plus tendance à desservir qu'autre chose puisque les lecteurs vont chercher à retrouver ces univers qu'ils ont adorés. Souvent, c'est décevant car ce n'est pas à la hauteur de ce qu'ils espéraient. C'est ce qui s'est passé pour moi ici, il n'y a aucune battle à la Hunger games, ça ne sert qu'en toile de fond et ça ne sera pas le sujet central. Les jeux d'Eshad ne sont que survolés. Ce fut pour moi une immense déception, car c'est justement ce qui m'avait donné envie de lire cette histoire. Quant à Grisha, je cherche encore les parallèles avec cet univers, il n'y en a aucun. J'ai aussi trouvé qu'il y avait de nombreuses facilités scénaristiques, sûrement parce qu'il s'agit d'un one shot. Mais ça a eu pour conséquences d'avoir un côté assez prévisible et les rebondissements ne sont pas palpitants puisqu'on se doute à l'avance de pas mal de choses.

Néanmoins, comme je n'aime pas être exclusivement négative, la plume est fluide, les chapitres sont rythmés, car assez courts, ça se lit donc vite. Et pour ceux qui n'aiment pas la romance, ce livre saura vous contenter, car il n'y en a aucune ! le trope found family est ici de mise.

Je rappelle que cette chronique n'engage que mon avis et mon ressenti personnel. Mais je trouvais important de préciser à celles et ceux qui voudraient se lancer dans cette lecture que le synopsis n'est pas fidèle au roman, il n'y a aucun tournoi à la Hunger games, ni rapport avec Grisha. Et je pense qu'il est aussi nécessaire d'informer qu'il y a une écriture inclusive avec des personnages non genrés et une héroïne à barbe, car tout le monde n'y est pas réceptif. Je ne doute pas que ce livre trouvera son public qui saura apprécier ses qualités, mais ça n'est malheureusement pas mon cas.
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