Un petit livre pour un grand sujet.
Vargas Llosa tenait une pépite avec l'histoire de ce destin foudroyé, celui de Jacobo Arbenz, le président de la première démocratie latino-américaine, abattue sans coup férir comme le Chili vingt ans plus tard par les Etats-Unis. Mais curieusement, l'auteur abandonne le protagoniste de cette histoire pour brosser sans subtilité le portrait de plusieurs personnages dénués d'intérêt. Il multiplie les flash-backs dans un schéma narratif alambiqué qui ne fait qu'alourdir le propos.
Une scène pourtant surnage dans ce roman inabouti : la résistance héroïque et pathétique des cadets d'une école militaire au coup d'Etat orchestré par la CIA.
Contrairement à Allende, le président Arbenz a disparu de la mémoire collective du sous-continent. Et c'est le mérite de l'écrivain que d'avoir exhumé son histoire. Mais le personnage - trop modéré, trop timoré dans sa résistance au coup d'Etat, pas assez révolutionnaire - semble avoir embarrassé
Vargas Llosa au point qu'il le noie au sein d'une galerie de personnages pittoresques. Il aurait fallu un auteur plus subtile pour ériger le catafalque qu'il méritait.
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