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Critique de Pavlik


Pavlik
24 septembre 2017
"Paper Girls", de l'excellent Brian K Vaughan ("Saga", "Y le dernier homme", "Ex Machina"...) a obtenu, en 2016, deux Eisner Award (meilleur nouvelle série et meilleur dessin).

Un peu comme dans "Saga", Brian K Vaughan, sur la base d'une réalité très concrète et universelle (au sens occidental du terme), greffe un imaginaire délirant et qui envoie du gigot : dans "Saga" les problèmes de couples, la parentalité (on parle de jeunes parents), ici l'entrée dans l'adolescence, les parents que l'on découvre tels qu'ils sont...La différence, c'est que la dimension fantastique est absente de "Saga", on démarre d'emblée dans un univers très éloigné du notre, alors que là l'étrange, le bizarre, l'irrationnel s'abattent soudainement sur une petite ville des "states"...Et c'est donc une bande de pré-ado fille qui doit y faire face, car dans "Paper Girls" il ne semble pas envisageable de pouvoir compter sur les adultes...voir préférable de s'en méfier.

En effet, le conflit de génération, ou tout du moins la distorsion des points de vue, qui changent avec le temps et qui peuvent, éventuellement, dégénérer en conflit, semble être un axe majeur de "Paper Girls". J'entends de potentiels ronchons qui pourraient arguer que, dans ce deuxième tome, Brian K Vaughan ne livre toujours pas beaucoup d'explications sur ce les événements invraisemblables qui se sont abattus sur nos jeunes héroïnes...Certes, mais on apprend quand même que l'hypothèse "extraterrestre semble à écarter, qu'il n'existe qu'une ligne temporelle (et non pas plusieurs réalités alternatives) et qu'un conflit au long cours a lieu, conflit qui oppose deux factions (situées sur deux points distincts de la ligne temporelle), l'une composée de "jeunes" et l'autre "d'adultes". Maintenant, il est vrai aussi que les questions demeurent nombreuses.

Le tome 1 était vraiment réussi, et l'ambiance nostalgique, via les nombreuses références aux 80's, l'âge des héroïnes, qui semble connoter une implication personnelle de l'auteur, était bien au rendez-vous. La perspective était plutôt dans le sens de l'adulte qui regarde en arrière. Dans le présent tome, Brian K Vaugnan semble renverser cette perspective, en plaçant Erin et ses amies en 2016, ce qui vont les confronter à la Erin du futur. Vous vous rappelez, quand vous aviez 12 ans, quel adulte vous imaginiez devenir ? Et, à présent que vous vous voyez aujourd'hui, qu'en pensez-vous ? Bref, de nostalgique, il n'est pas impossible que l'ambiance devienne mélancolique. En plus l'auteur brouille encore plus les choses en rajoutant dans le décors une Erin venue du futur, clone de celle de 1988...décidément, il faut qu'elle est la tête sur les épaules pour encaisser tout ça !

Brian K Vaughan nous livre donc encore un très bon tome, plutôt réussi et, si l'on excepte les placements de produits qui ont remplacé les allusions au walkman, magnétoscope etc..., il n'y a pas grand chose à jeter. Les personnages sont franchement attachants et l'univers (entre "Super 8" et "Fringe") vraiment fun, en tout cas il permet aux auteurs de s'en donner à coeur joie sur les délires visuels.
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