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Critique de Gwen21


Honte à moi qui, la trentaine passée, n'avait pas encore mis le nez dans les pages d'un Jules Verne ! Pourtant, un auteur à l'imagination aussi fertile avait tout pour me plaire.

Ce fut le cas à la lecture de ce premier opus. J'avais choisi ce titre parmi tant d'autres pour une seule raison : la délicieuse réminiscence du dessin animé de mon enfance quand un lion plein de noblesse campait un Phileas Fogg plus attachant à l'écran que dans le roman.

Oui, je soutiens que celui ou celle qui a réussi à se prendre d'affection pour Phileas Fogg avant l'antépénultième chapitre a véritablement un cœur d'artichaut. Parfait dans son rôle de gentleman anglais plus flegmatique qu'un Mr. Darcy et un Mr. Holmes réunis, le personnage principal de ce court roman se distingue en effet par sa froideur, son sang-froid et la noblesse de son attitude, quelles que soient les circonstances. Autant dire que vous et moi, simples mortels, ne sommes vraiment pas au niveau !

Mais Jules Verne a veillé à entourer son intrépide voyageur de personnages secondaires (ça se discute) truculents qui, notamment sous les traits d'un Français maladroit mais courageux et d'une jolie princesse indienne, rendent toute son humanité à "leur maître" et "sauveur". Ainsi Passepartout et Aouda permettent, par leur reconnaissance et leur admiration à l'égard du sieur Fogg, de ne pas nous le rendre complètement insupportable.

Le rythme du récit est effréné. Logique puisque le roman tout entier est une course perpétuelle contre la montre. Suite à un pari hardi, nos héros ne disposent (comme le titre nous l'indique) que de 80 jours pour accomplir l'exploit de faire le tour du globe en employant tous les moyens de locomotion possibles et imaginables, du steamer à l'éléphant en passant par le vapeur à aubes et le traîneau à voile ! Autant dire qu'en pleine période d'ébullition de l'ingénierie technique civile et militaire, Mr Verne s'est fait grand plaisir !

La narration et le style sont brefs, quasi mathématiques. Ici, vous pouvez être tranquilles si vous craignez les longues descriptions ! Vous n'en trouverez pas. En l'espace d'un chapitre vous aurez changé de lieu et parcouru plusieurs centaines de lieues. Ce qui explique en partie pourquoi c'est une littérature très accessible aux jeunes lecteurs. Vous aurez un peu l'impression de parcourir un Guide Vert Michelin, avec, très souvent, cette agaçante sensation que vous auriez voulu en savoir un peu plus justement là où l'auteur n'a consacré que quelques phrases (ou quelques mots quand ledit auteur est Jules Verne!).

*** ALERT SPOILER ***
Le suspense est bien entretenu jusqu'au dénouement. Cependant, on regrettera les quelques "ficelles" un peu grosses qui servent si bien le personnage principal sur le chemin de la réussite de son projet fou. Il est tellement plus aisé de réaliser l'impossible quand on est richissime ! La chute est pleine de noblesse, à l'image du charmant couple formé par Phileas Fogg et Aouda.


Challenge ABC 2012 - 2013
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