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Critique de Verteflamme


Il m'arriva un jour, avant d'avoir connaissance de ce livre, de réfléchir à la place de l'idée de départ en littérature. Or, ce roman dispose d'une idée de départ particulièrement bonne : le récit fantastique d'un musée strasbourgeois qui révèle aux visiteurs leur âme soeur. L'objet, en fantastique (ici le portrait), est un thème récurrent. C'est cette idée, ainsi que mon goût pour les musées, qui me donnèrent envie d'ouvrir le Musée des Amours lointaines. D'un point de vue de l'histoire de l'art, même si le peintre de la Renaissance italienne est fictif, ce livre revêt un intérêt esthétique. D'ailleurs, il se fonde sur une légende réellement apparue chez Pline l'Ancien, celle de Dibutades, le sculpteur antique. L'auteur étudia d'ailleurs l'histoire de l'art.

La narration saute vite d'un personnage à l'autre et ils sont nombreux. Aucun n'est le protagoniste (). Au risque d'employer un cliché, le personnage principal, c'est le musée. L'intérêt de cette pluralité de personnage est selon moi que chacun, tout en cherchant à élucider le mystère ou à intervenir d'une autre manière, a son approche : très mystique chez Laure, plutôt rationaliste pour un personnage de scientifique. L'enquête touche à la sociologie comme à l'histoire de l'art. le musée, et, accessoirement, le bar du Samothrace constituent les deux lieux récurrents, points de rencontre d'une galerie de personnages (pour rester dans la thématique du musée), que je diviserais volontiers en trois partie. Les premiers sont les visiteurs du musée, qui subissent le phénomène des âmes soeurs et cherchent à comprendre ce qu'est ce mystérieux endroit. Ensuite, les membres de la Guilde. Cette organisation (une guilde désigne à l'origine une association médiévale de marchands) est comparée à la franc-maçonnerie. Elle a une longue histoire et est dirigée par un être omniscient. Parmi les nombreuses questions qui me sont venues figure celle-ci : tout ce mystère qu'entretient la Guilde au sujet des toiles, quelle est son intérêt ? En un mot : pourquoi ? Enfin, les artistes, qui doivent n'apparaitre que très peu, mais qui sont les objets de ce livre : Campi et Dibutades. A propos de Campi : .

Ce roman, mystérieux comme on l'aura compris, joue avec le caché et le révélé, que ce soit au lecteur ou au personnage. Un regret serait le style un peu simple (j'ai notamment regretté le passé composé, que je n'ai pas trouvé très heureux, mon snobisme eût préféré du passé simple).

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire, mais ma critique approche dangereusement le pavé, je vais donc m'abstenir.

En bref, l'idée de départ est bien exploitée, et ce livre est une démonstration que, plus on avance dans un mystère, plus les questions fusent et plus ce mystère s'agrandit.
Merci à l'opération Masse critique Littérature, à l'éditeur, ainsi qu'à l'auteur pour cette découverte.
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