AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de LecturesdeWicket


« Good bye, Loretta », malgré ses ressemblances apparentes avec les romans de la Beat Generation comme « La route » de McCarthy pour ne citer que lui, va chercher ailleurs.

Plus qu'un voyage d'une jeunesse déboussolée dans le Midwest des années 70, c'est un coup de gueule contre les fondamentalistes, les mormons et autres membres de l'Eglise des Saints des derniers jours. Mais la dénonciation de l'auteur ratisse large, il s'en prend aussi à la vulgarité typiquement américaine, à cette société de consommation abject, à la population « redneck » décérébrée.

Pour appuyer ses accusations, l'auteur va placer trois protagonistes adolescents totalement perdus entre ces deux mondes dont les destins ne donnent que des choix binaires. Loretta d'un côté, seconde femme d'un chef de famille mormon évoquant Charles Ingals et dont les valeurs sont si douteuses qu'il doive cacher sa famille. D'un autre, Jason et Brad, deux adolescents immatures et révoltés, abrutis et fiers consommateurs des produits culturels de l'époque (musique de Led Zep, vidéos de cascades à motos, chasse au lapin à la batte de base-ball etc.).

Ce roman, c'est une fuite, le départ de ces 3 anti-héros. Mais loin de respecter les codes du road trip, Shawn Vestal les embarque dans une histoire glauque, sans morale ni respect, n'évitant aucune vulgarité, pire même, les grossissant ! Sans aucun doute, l'effet est voulu, c'est grossier et moche, mais ça dénonce.

C'est peut être ça la morale de ce livre : il n'y en as pas, il y a juste un rejet des deux pôles du Midwest américain de cette époque : le fondamentalisme et le consumérisme. Ou comment décrire une civilisation en pleine crise d'adolescence. Pour conclure, une lecture intéressante, une plume fine et facile, mais un fil directeur erratique et non maitrisé. Il fut très plaisant de découvrir les communautés précitées, mais l'aventure dans laquelle elles s'inscrivent se révèle un peu décevante.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}