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Critique de LSH


LSH
09 juillet 2023
Il faut saluer ce petit essai critique d'Aude Vidal. Pour fréquenter le milieu alternatif/écolo depuis de nombreuses années, je partage largement son constat et j'aurais même pu ajouter quelques chapitres. Petits gestes de colibris, voulant éteindre le feu, mais sans vraiment se mouiller. Développement personnel prisé pour les nouveaux bourgeois gentilshommes, plus intéressés par leur nombril que par le sort du monde. DIYS des cols blancs faisant mumuse, tout en prônant une autonomie mal comprise. Revenu de base, comme nouvelle tentative de s'évader de la nécessaire participation au monde tel qu'il est et oublier son caractère aliénant… Nombreuses alternatives sont pointées du doigt par l'auteure pour montrer leur caractère foncièrement individualiste et hédoniste. le plus important est d'avoir l'impression d'être du bon côté, de se donner bonne conscience. Peu importe si dans les faits, nous apportons ainsi un nouveau souffle au système auquel nous prétendons élaborer des voies de sortie. C'est ne pas vouloir voir sa capacité à tout digérer. Au final, nous cherchons en fait ainsi à acquérir un certain confort moral et intellectuel et peu importe si cela se fait via quelques belles illusions. La lutte politique est méprisée, parfois sous prétexte de non-violence, puisqu'elle exige de se confronter à l'altérité et à des forces dominantes, situation forcément inconfortable, voire dangereuse. Restons entre happy few, bien inspirés. Il serait facile ici de désigner les « bobos », insulte devenu peut-être plus utilisée par les militants de gauche que par ceux de droite, mais pour désigner ceux considérés comme pas assez authentiques dans leur démarche. Tout à chacun pourra ainsi être le « bobo » d'un autre, pour l'instant suivant être taxé d'ayatollah ou de maximaliste, parce que trop exigeant sur un autre sujet… le refus de tout conflit que cela soit vers l'extérieur ou à l'intérieur des collectifs est aussi symptomatique de cette volonté prédominante d'éviter toute situation d'inconfort. Peut-être est-il temps de quitter notre séance de sophrologie collective pour revenir à la dure réalité de l'existence ? « Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire. Tu vas pas mourir de rire, et c'est pas rien de le dire. » (Mickey 3d)
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