AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de EvathCebor


Si j'étais son examinateur et que je devais mettre une note au travail de Michel Vié, je lui mettrais sans doute un 20,5/20. Malheureusement, je suis un lecteur et un curieux, et son pavé est indigeste, technique au-delà du raisonnable. Il introduit brièvement un mot essentiel de vocabulaire (quand il prend la peine de le faire !) au détour d'une longue phrase et considère qu'à partir de cet instant il sera assimilé du lecteur (on pourra donc le réutiliser mille fois). Cette briquette n'a jamais été rédigée en pensant au lecteur lambda, qui doit laisser google et wikipédia chauffer, prêt à leur bondir dessus s'il ne veut pas être distancé dès le premier paragraphe. Si on apprend quelque chose de cette lecture, c'est contre le livre, et non pas avec lui. Il est clair que cet ouvrage est écrit pour tout le monde sauf son public. C'est le niveau zéro de la vulgarisation. C'est pénible, laborieux à lire, ça s'enfonce dans des détails sans rien expliquer, ça méprise les troncs pour s'enfoncer loin dans les branches, sinon dans la pointe des feuilles ; les seuls paragraphes qui m'ont été intelligibles sont ceux...qui traitaient d'évènements et utilisaient un vocabulaire que je connaissais déjà. Un outil de révision, donc, mais certainement pas un livre d'apprentissage. C'est plus une thèse qu'un livre, c'est organisé comme une thèse, c'est festif comme une thèse, c'est bourré de considérations personnelles et de théories à défendre lors de la soutenance, qui semblent plus intéresser l'auteur que la description et l'explication des faits - il considère qu'ils sont déjà connus du lecteur et s'engouffre illico presto dans le fond des choses, et se permet d'asséner quelques vérités toutes personnelles comme un vieil anthropologue reviendrait d'un long exil dans un ailleurs lointain, la vérité vraie brillante et le démangeant au bout de la langue - quelques passages présentés à ma compagne Japonaise lui ont déclenché de jolis grincements de dents. L'auteur n'est pas intéressé le moins du monde par la transmission de son savoir ; cela ne lui sert que de support à des théories qu'il exhibe pour montrer combien il maîtrise son sujet, avec quelle vaillance il ose, et mérite donc une bonne note. Michel Vié a pris la collection pour laquelle il a écrit au pied de la lettre. A la question "Que sais-je ?" sur l'histoire du Japon, il peut assurément répondre "beaucoup de choses". Son lecteur, par contre, refermera probablement le livre en pensant "quant à moi, rien du tout".
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}