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Critique de LoupAlunettes


Vincent Villeminot croisera le scénaro SF catastrophe avec le drame psychologique familial à hauteur d'ados, et à plusieurs niveaux, ce qui fera de nos jeunes héros des exemples de courage devant une adversité compliquée.

Cinq ans avant, le décès de la mère d'un cancer du sein.
Le confinement.
La lumière peinera à irradier le quotidien de la même manière, on le sentira en lisant, mais la vie continuera, on s'en relèvera.
Et puis un jour, c'est le black out.
Un nuage noir, peut-être une éruption volcanique ou autre chose. La vie continuera, dans l'obscurité.
Parce qu'ils sont ensemble et que de là, les choses restent encore assez normal.

Nuit, jour, noir, tout noir.
Notre fratrie, Jacques " Djack", 17 ans, Léo, notre narrateur, 12 ans et Pablo "Zecrow", au moins 8 ou 9 ans, seront dans l'expectative qu'il se passe quelque chose. C'est la vie de tous les jours mais dans un noir continu, c'est pas banal.
Mais cela n'enclenche pas de confinement, l'école continuera et la messe du dimanche aussi.
Et à tâtons la petite ville de LaFayette tentera de ne pas perdre le rythme du temps qui s'écoule, même à l'aveugle, mais hélas, la tension va aller très vite dans l'incertitude.

À quoi devrons nous nous attendre?
Devra t-on redouter que quelque chose sorte de la "nuit" ou les happe?
Doit-on craindre l'irradiation des ressources naturelles?
Le phénomène aura tendance à renfermer les frère sur eux-mêmes après un deuil achevé mais l'auteur ne fera pas entrer le jeune lecteur dans une atmosphère anxiogène, les virées d'explorations secrètes à vélos des frangins, dans les rues et les bois alentours, nous feront penser à du Spielberg.

En ville, sans qu'il ne se passe quoi que ce soit au début, la ville va basculer en mode d'urgence et anticiper une disette avec un monde sans lumière (en notant l'absence de photosynthèse sur la nature et de carence solaire sur les animaux).
Comment la paranoïa ne pourrait-elle pas s'installer et monter doucement dans ces conditions d'ignorance qui, ironiquement, doivent justement préserver les foules de l'hystérie et préparer la bonne parole?
Action.
Peu dupe de la nature humaine, le père prendra les devants, assisté de ses trois gamins, il pillera le premier le propre magasin qui l'emploie en pleine nuit (à cette heure où les gens dorment, pour être plus précis). Si il ne doit en rester qu'un (ou que trois), il s'assurera de son côté que ces jeunes garçons en seront.
Notre héros narrateur, Léo, est surnommé "Mythoman" par ses camarades, avec sa capacité à broder autour de la vérité depuis la mort de sa mère. Sûr que dans ce cas-ci, il ne sera pas utile d'en rajouter mais nous, lecteurs, le croirons-nous sur tous les détails (Léo aura tendance à se déconnecter pour rendre la réalité plus supportable, on le devine campé sur notre bon sens)?

La véritable aventure va commencer lorsque le père, chargé de cacher le camion des provisions volés, ne reviendra pas.
Les garçons pour le coup, seront vraiment livrés à eux-mêmes, dans le noir et l'attente, avec la consigne de feindre l'absence, de continuer à lire, à jouer, à vivre (ainsi les lecteurs comprendront qu'ils ne pourront attendre d'aide de personne).
De plus, si l'on découvre 1 ans de course dans la maison...
Ils sont à présent dans la posture théorique des hors-la-loi et pendant ce temps, en ville, les émeutes et les pillages ont commencé...

Un drame psychologique qui se lira bien, qui se focalisera sur les sentiments des jeunes garçons dans pareil cas et sur la solidarité. C'est touchant.
Chacun se regardera autrement, étonnés de leurs ressources, fiers d'être le frère de l'autre. Il en faudra un qui garde les pieds sur terre et un qui veillera à ne pas se prendre trop au sérieux, avec une enfance sereine en péril forcément.
C'est sympa et Villeminot ne noircira pas le tableau pour s'adresser à sa jeune cible, les sentiments seront plus importants que le réalisme du décor de fond.
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