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Critique de ster


Il est composé de dehors et de dedans, du "dehors du dedans" et du "dedans du dehors", pour être précise, ce tout petit grand livre.

La première partie nous parle de voyage, la seconde de vie « à la maison », deux faces d'une même manière de vivre.

Nous sommes tout de suite dans les sensations, les notes de carnet. Tout de suite dans la capture de l'éphémère, de tout ce qui est anodin et fort, d'odeurs de café, de façons de serrer la main, de prêter attention à autour et autrui. J'ai aimé cette première partie surtout pour la sensation du voyage, j'avais l'impression d'être dans la poche de Walter même si je n'ai rien à voir avec l'oisillon devenu son compagnon après avoir été sauvé au cours d'une bataille d'oiseaux quelque part dans un pays flamand. Tout de suite dans la capture de ce qui s'envole, de ce que l'on ne pourra retenir qu'à travers des mots car tout est déjà passé, dans ce voyage essentiel, inévitable mais qui permet aussi de se rendre compte à quel point il a besoin de celle qu'il aime, point fixe auquel il envoie des lettres, notes, poèmes.

Dans la seconde partie, « il » dit « je ». Il est auprès de celle qu'il aime, le ventre s'arrondit et l'enfant est bientôt là. Les notes continuent à se prendre par petits paragraphes, tout ce qui vaut la peine d'être vécu est écrit, tout ces menus riens qui rythment l'existence, qui confinent parfois au vide. La façon de réveiller le feu dans l'âtre est magiquement retranscrite, j'avais l'impression d'être « je » ranimant la braise tout en lisant, de même que j'avais l'impression de voyager en même temps que Walter dans la première partie. Cette seconde partie, « le dedans du dehors » est toute « intérieure », l'on y sent peut-être davantage que dans la première la fragilité mêlée de force du narrateur, la conscience des moments précieux mais aussi la peur de la perte, la peur de mourir, l'ombre des disparus. Avec beaucoup de sensibilité et de poésie, la joie et la douleur de vivre nous sont données en partage à travers tout ce qui est menu.

Un livre musical.

Un seul bémol, je me lasse parfois du style « prise de notes » qui me semble hacher le moment et aspirerais à une respiration plus profonde, à des phrases plus amples, aux architectures grammaticales diverses.
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