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Critique de CDemassieux


C'est un petit texte, un journal intime d'officier originaire de Libourne où, à défaut de rêveries amoureuses, ce sont des constatations au jour le jour que nous lisons, entre le Chemin des Dames – le site, pas la bataille d'avril 1917, qui connaît des combats depuis septembre 1914 – et Verdun, au temps de la guerre.

C'est un témoignage brut qui se veut le plus factuel possible, mais qui, face à l'absurdité sanguinaire ambiante, ne peut dissimuler ses émotions : « On tombe, on se relève, les éclats nous volent à travers, s'ajoute à cela une odeur de cadavre en putréfaction qui remplit l'atmosphère. »

« Les bombardements et nos souffrances continuent », écrit encore Maurice Vincent, avec cette lassitude propre aux gens habitués au malheur. Car il est mobilisé depuis le début du déclenchement de la guerre, en août 1914. Il participe ainsi à la première bataille de la Marne, connaît les bonheurs fragiles, tel un bon repas, et les horreurs durables de ce conflit : « Les arbres sont fauchés comme des roseaux, il y a des trous énormes causés par des obus. Nous traversons Pontavert qui est dans un état lamentable, incendié, maisons démolies. Dans les rues, ce ne sont que des cadavres, de chiens, de chevaux, d'habitants et de soldats. »

Maurice Vincent, c'est monsieur tout le monde, précipité dans une guerre industrielle, qui accomplit son devoir comme des millions d'autres. Après la guerre, sa mère lui préparera une mousse au chocolat à chaque date anniversaire de l'armistice, parce que, dans les tranchées, il n'y avait pas de mousse au chocolat…

C'est donc un témoignage dense qui ne nous commande pas de nous souvenir mais nous y invite. J'espère le faire en me rendant régulièrement sur ces champs de bataille où il n'est pas rare, encore aujourd'hui, de trouver des éclats d'obus et des restes humains non identifiés.

La guerre est peut-être parfois une nécessité, mais quelle sale nécessité…
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