Sur un mode volontairement éculé (Vasquez Diaz sait combien son île s'est pétrifiée de Castrisme, comme une carte postale des années 60), l'auteur nous invite à sa cuisine comme dans sa vie, à ses racines comme aux prémices de son écriture.
Cynique à souhait, drôle, détonnant, créatif autant dans la forme que dans le fond, ces truculents et réjouissants cahiers d'Exilia (il faut lire « exil ») sont perpétuellement perchés sur le fil du rasoir. Une tension travaillée au corps, une démence qui guette et une narration éblouissante toujours périlleuse : l'excellent Vasquez Diaz prend toujours des risques. Il mêle cuisine et environnement traditionnel de femme à un ton d'une virilité absolue : le tout est d'une sensualité et d'un culot littéraires réussis, et le drame du déracinement affleure partout.
Bien plus que la cubanité, c'est la complexité de l'exil que Vasquez Diaz réinvente avec bonheur et talent dans sa tropicale cuisine.
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