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Critique de Casya


Reçu dans le cadre de la dernière opération Masse Critique, j'ai été particulièrement ravie de découvrir Masquer le Monde. M'étant débarrasser de ma télé lors du premier confinement (trop de communiqués hautement anxiogènes et confus nuisent à mon sens à une prise d'informations qualitatives), je m'informe désormais au sujet du virus de la Covid uniquement via les journaux, les livres et la radio.
Un ouvrage à visée socio anthropologique est donc pour moi toujours le bienvenu pour décrypter et comprendre les tenants et les aboutissants de la situation actuelle.
Aussi, je remercie chaleureusement les éditions L'Harmattan Academia ainsi que Babelio pour ce partage.

Depuis maintenant plus d'1 an et demi, la question du virus SARS-CoV-2 est omniprésente. Que l'on ait ou non été personnellement touché par la maladie, que l'on ait eu à souffrir de ses conséquences, on est contraint de construire notre quotidien en fonction de lui, bien malgré nous.

L'environnement et le monde auxquels nous étions habitués se sont profondément et durablement transformés. Une rupture sanitaire, sociale, économique, politique, anthropologique s'est opérée. Comme il est mentionné dans l'introduction de l'ouvrage (page 5), il s'agit d'un « point de bascule historique ».

Dans Masquer le Monde, 6 professeur.e.s à l'UCLouvain et membres du Laboratoire d'Anthropologie Prospective (LAAP) analysent, étudient, décryptent cette pandémie planétaire. Chacun à leur manière, à travers leur expertise, leur perception, leur terrain de recherche et d'étude, ils nous nous proposent différentes grilles de lecture pour comprendre la manière dont la pandémie a ébranlé le monde.

En premier lieu, une chronologie qui identifie les évènements clés internationaux ayant mené à la situation que nous connaissons aujourd'hui.

Nous découvrons ensuite les réflexions des 6 académiques. Différents points y sont abordés, parmi lesquels :

- Rapports et interactions de l'Homme avec son environnement naturel. Il y est notamment fait référence à l'imaginaire collectif concernant les chauves-souris.
- La Covid : un évènement devenu catastrophe planétaire (observée à travers les conséquences collatérales du virus).
- le masque, moyen de lutter contre la propagation du virus, est désormais un objet usuel. Participant à la « culture de la distanciation » (p. 78), il est devenu une norme sociale, un symbole collectif.
- Manières dont les états gèrent la crise.
- Apprentissage de nouveaux codes sociaux : distanciation physique, précautions sanitaires, entre-soi, façons d'investir et d'occuper l'espace public, …
- Réflexions sur la manière de concevoir la vie en communauté depuis l'apparition du virus.
- Sentiment d'angoisse et de peur (peur de perdre un être aimé, peur de la mort, de la souffrance et de la maladie) exacerbée par la pandémie.


En dépit de certaines références et paradigmes propres aux champs disciplinaires des sciences sociales qui peuvent paraitre de prime abord assez complexes (comme par exemple la collapsologie, la proxémie ou encore la phénoménologie), je note que la lecture de cet ouvrage peut sans difficulté être appréciée par les non initiés.

Les particularités stylistiques, les approches empiriques, les sensibilités, les analyses réflexives, les thématiques abordées, bien que différents selon les auteurs, sont très enrichissants du point de vue informationnel.

Chaque chapitre pouvant se lire indépendamment des autres, il reviendra à chaque lecteur d'approfondir et de consacrer davantage de temps et d'attention aux parties avec lesquelles il se sentira plus d'affinité.
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