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Critique de Coetseslivres


Bonjour les gens qui lisent !

Accroche : Année 2062. Quand deux bras cassés, l'un balayeur et l'autre musicien, découvrent par hasard un secret d'État qui peut révolutionner leurs vies, forcément c'est gênant. Quand en plus, ils s'associent avec une journaliste de TrapMedia pour enquêter, dans le monde hyper connecté du Président Monarc, ça dérange. Et si tout ça se fait dans un contexte de rivalité politique avec l'extrême droite d'Océane Plume ça se complique. le terrible Préfet de Police, Dieter le Germain réprime les émeutes à sa manière. le journaliste Christopher Barbie et le monde de la presse s'agitent. Il ne manque plus qu'un bon virus bien contagieux pour couronner le tout. Vous laissez mariner et ça vous donne l'histoire que vous allez lire. Ce roman est une caricature du monde politique et du monde des médias dont vous connaissez déjà tous les acteurs, mais vous ne les aviez peut-être jamais vus sous cet angle. C'est également une enquête pleine de rebondissements. Presque tous les personnages existent, ils ont simplement changé de nom et d'époque. À vous de les reconnaitre.
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Je viens de terminer ce livre de quelques 200 pages. Si je devais le mettre dans une « case », je dirais polaropoliticoanticipation satirique. Compliqué n'est-ce pas ? Je m'explique :
Le côté anticipation : c'est le contexte. L'histoire se passe dans un futur proche, aux alentours de 2060. Des progrès techniques bien sûr, mais surtout une France qui va mal, en pleine crise sanitaire et sociale. Un virus « traîne », le kovid 58. Tout le monde doit sortir masqué, ayant rempli grâce à son intelliphone une autorisation de sortie valable une heure, un rappel 5 minutes avant, bref vous voyez ce que je veux dire. du côté social, les travailleurs n'ont plus droit qu'à un seul jour de congé par semaine, la retraite est à 69 ans, les petits commerçants sont proches de la ruine, interdiction de faire pousser ses propres légumes …. Les Yelljacks ont manifesté mais sont très mal vus, les medias sont privatisés. Bref, le peuple est en colère.
Le côté politico satirique : le gouvernement ne fait rien pour aider les plus pauvres et favorise les grosses entreprises. Les personnalités influentes portent des noms faisant allusion à nos politiques. Certains sont très facilement reconnaissables, d'autres moins et certains pas du tout, en ce qui me concerne du moins. (Exemple : le président s'appelle Uman Monarc, le préfet de police Dieter le Germain ou un journaliste Christopher Barbie.)
Le contexte fait aussi allusion à des évènements plus ou moins récents.
Le côté « polar » : Frédéric Lelièvre, dit Fred, 67 ans est agent de nettoyage. Il s'inquiète de ne pas avoir de nouvelles de Marie, qu'il connait depuis plus de 10 ans. Elle ne répond même pas au téléphone. Il décide d'aller chez elle, et la porte mal fermée s'ouvre alors qu'il frappe. Elle n'est pas là et son badge d'identité ainsi que son intelliphone (pourtant obligatoire) sont posés sur la table. Cinq messages, les 3 siens, celui de Farid, petit ami de Marie avec qui il s'était disputé et celui d'un inconnu… Bizarre…. Puis il apprend la mort de Marie, elle a succombé au kovid. Il décide alors de contacter Farid, pour le prévenir, ainsi que ce mystérieux inconnu. A partir de ce moment, les choses vont se bousculer et Fred et Farid vont découvrir quelque chose qu'ils n'auraient jamais du savoir. Leurs vies en sera bouleversée, c'est certain…
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Le roman est plutôt noir et désespéré, nous montrant un gouvernement pourri, pour qui seuls comptent argent et bénéfices, le peuple ne servant qu'à atteindre les objectifs fixés.
Les chapitres alternent entre 2062, où l'on suit Fred, et des dates s'étalant de 4 ans à 9 mois avant l'intrigue, où l'on suit les « dirigeants ». Je ne suis pas une adepte des flash-back, mais ici ce n'est pas le personnage principal qui en est l'objet, donc ça passe beaucoup mieux pour moi.
Le style est agréable, l'univers bien décrit, les personnages posés. La lecture est donc très agréable sur la forme.
Le sujet du livre est plus délicat, voire même tendancieux, il est sûr que certains seront rebutés. Mais quoi que l'on pense de ce sujet, le livre est à découvrir. Il faut savoir qu'il a été écrit en deux mois, après le décès, dû à la covid 19, du père de l'auteur. C'est un premier roman, écrit comme un exutoire, et j'espère qu'Olivier ne va pas s'arrêter là parce qu'il a tout ce qu'il faut pour écrire ; il ne manque ni d'imagination, ni d'humour et son écriture est vraiment sympa.
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