AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Kittiwake


Hawaï, les plages, les spots de surf et les colliers de fleurs …Oublions ce décor de rêve pour brochure touristique pour se plonger dans le quotidien beaucoup plus prosaïque d'une famille dans la tourmente, après que l'abandon de la culteur de la canne à sucre. Or il faut manger, il faut aussi assurer l'avenir des trois enfants : Dean, le basketteur doué, Nainoa, le miraculé d'un plongeon au milieu des requins et Kaui, l'intellectuelle.
Mais pour mettre à profit et développer leurs potentialités, il faut partir conquérir d'autres territoires et pour cela il faut de l'argent, perpétuelle quête pour ces parents soucieux de voir leurs enfants se sortir de la misère ordinaire.

Chacun se livrera, chapitre après chapitre, expliquant comment les espoirs s'envolent peu à peu. Roman choral avec ce paradoxe que le lecteur est le confident de pensées intimes, en opposition totale avec les silences qui masquent la vérité dans cette famille où les tentatives de communication tournent souvent à l'humour qui clôt le débat.

On sent aussi la charge mentale placée sur les épaules de ces enfants dans la précarité, mais lourds d'une injonction à réussir, d'autant plus délicate que cette précarité dont ils doivent s'affranchir est peu compatible avec un parcours étudiant paisible.

Si l'histoire est globalement sombre et pessimiste, les dialogues sont pétris d'ironie et d'humour parfois un peu leste (dès le départ, les émanations corporelles parfumées à l'H2S et les intrusions digitales inconvenantes, font partie des conversations du couple parental)

En filigrane, les dieux, dont on finit par douter, malgré les manifestations à mi chemin entre rêve et réalité, en raison de leur mauvaise volonté à venir au secours de leurs fidèles.

Un roman riche, émouvant, qui montre le verso de la carte postale idyllique.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          790



Ont apprécié cette critique (72)voir plus




{* *}