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Critique de Verteflamme


Défi ABC 2023 2024 : lettre W.
Défi non fiction 2024

Début du vingtième siècle, contexte guerrier et révolutionnaire (1917, 1919). La traduction de l'allemand que j'ai lue date du 21e siècle. Les deux conférences de Weber sont traditionnellement rassemblées en un classique. Or, je ne les ai pas lues pour leur classicisme, mais parce que la place du savant dans la Cité m'a toujours intéressée, et que mes connaissances en la matière se résument au philosophe roi platonicien.

Or, le contexte n'est pas tout à fait le même, et la science n'est plus le Soleil, mais bien les ombres de la Caverne (cette observation est de Weber), et l'on assiste à une intellectualisation et un désenchantement du monde. Weber prône une séparation du savant et du politique, et le maître de conférences n'est pas un chef ou un gourou, ou que sais je. le début est factuel, et s'attache à analyser la "profession" de savant (comparaison Allemagne-USA), avant de passer à la "vocation". Weber devient subjectif dans son objectivité, il définit les "présupposés" de la science (ex. les médecins présupposent le maintien de la vie, mais quid de l'euthanasie, qui n'est pas nommée ainsi ?) et prône la probité intellectuelle, avec de savantes références et un bon raisonnement, mais on sent que Weber s'inspire de son statut de chercheur. Car Weber est lui-même un savant. Par exemple, il décrit "l'éclair de génie" qu'un savant peut avoir en promenade (alors qu'une illusion naïve veut qu'il ait l'illumination à son bureau).

Après le savoir, passons à la thématique du pouvoir, car la politique, c'est le pouvoir. Les concepts weberiens de monopole de la violence et d'autorité (charismatique, ect) sont développés. Il est question de domination, d'un point de vue historique et comparatif (USA, Allemagne, Angleterre). Je me suis d'ailleurs demandée à ma lecture si Trump n'était pas un "boss" américain au sens weberien. J'ai lu la fin un peu vite, mais disons que Weber oppose conviction et responsabilité. Et c'est cette dernière éthique qui, neuf fois sur dix, est plus sincère.

Deux conférences que j'ai lues en deux fois, intensivement, aux concepts et aux propos structurés et cohérents. A noter que dans le politique il est beaucoup question des fonctionnaires, administratifs "sans colère", sans cette flamme de l'homme politique. Weber repère aussi une éthique justificatrice (ce n'est pas le terme employé, mais c'est l'idée) : j'ai quitté cette femme, et après coup je dis qu'elle n'est pas digne de moi. Même si Weber n'est pas psychologue, je trouve que c'est une bonne analyse des biais humains.
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