AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lilyrose87


Je remercie Masse Critique de m'avoir sélectionnée pour faire la critique de la Bête des Vosges.

Ce roman m'a fait passer par un bon paquet d'émotions et celle ayant tiré son épingle du jeu est sans conteste la déception.

Je m'attendais à une bonne petite enquête avec juste ce qu'il faut de suspicion de surnaturel pour me tenir en alerte.
Je m'attendais à des personnages sympathiques/antipathiques/mystérieux/malins/lâches/courageux... bref, à des personnages intéressants.
Je m'attendais à frissonner, à craindre pour lesdits personnages et à être satisfaite par la conclusion de l'enquête et la conclusion du roman.

Mes attentes n'ont pas du tout été comblées, c'est peu de le dire.

Suis-je trop exigeante? Je n'en ai pas pourtant pas l'impression. Je veux seulement ne pas être pris pour un lapin de six semaines à la fin de ma lecture. Je pense que ce n'est pas trop demander.

Et ce fut le cas, au moins pour la première moitié du roman.
Dès les premières pages, le cadre est posé. Une mystérieuse bête semble rôder près d'un paisible village dans les Vosges. Pour beaucoup, il ne s'agit que d'une légende urbaine, au même titre que sa grande cousine, la Bête du Gévaudan.
Jusqu'au premier meurtre. Jusqu'au premier témoignage décrivant la Bête.
Puis l'escalade. Les témoignages se multiplient, les morts s'enchainent.
Le pauvre major Hunebeau, le presque retraité chef de la brigade de gendarmerie, est dépassé par les événements et on ne peut que compatir à sa situation. Non seulement, il doit gérer les personnalités bien tranchées des habitants de son village et empêcher la propagation de la rumeur sur le retour de la Bête (à l'ère des réseaux sociaux, c'est perdu d'avance) mais il doit aussi obéir aux ordres d'un petit jeunot de la ville pensant tout savoir mieux que lui et le prenant de haut au prétexte qu'il est son supérieur hiérarchique.
Et pour couronner le Munster, voilà qu'on lui colle dans les pattes la zoologue Melisande, spécialiste des grands singes, chargée d'apporter un éclairage scientifique à toute cette histoire.

J'ai aimé l'approche scientifique du mystère de la Bête. Faire d'une zoologue l'un des personnages principaux était une très bonne idée. Enfin, elle l'aurait été... si Melisande n'était pas le pire personnage de ce roman. C'est simple, je n'ai ni réussi à la cerner ni réussi à éprouver une once d'empathie envers elle. Elle nous est d'abord présentée comme une femme indépendante et intelligente en proie à des déboires sentimentaux. Elle est suffisamment maligne pour orienter l'enquête sur une piste scientifique solide. Puis, elle se transforme en une... marionnette guidée par ses émotions. Ce n'est sans doute pas la bonne expression mais je ne trouve pas mieux pour décrire mon ressenti.
Cette femme censée être le moteur de l'histoire, celle par laquelle la vérité finirait pas éclater, a perdu toute sa consistance et sa raison d'être dans la seconde partie du roman.
Et s'il n'y avait que cette perte d'identité, j'aurais pu passer outre. Ce n'est pas la première fois (et ce ne sera pas la dernière) où l'un des personnages principaux me fait une crise identitaire avant la fin du roman.
Mais quand le roman lui-même nous fait sa crise d'adolescence, là je râle.

Autant je peux accepter un roman trainant en longueur parce que l'auteur aime prendre son temps pour nous présenter les personnages, l'histoire et les arcs narratifs tant qu'il sait où il va et qu'il prend tout aussi son temps pour clore lesdits arcs narratifs.
Autant ici, j'ai du mal à encaisser une histoire s'intéressant plus aux états d'âme d'un personnage (Melisande pour ne pas la nommer) qu'à l'histoire en elle-même.
Un roman multipliant les arcs narratifs pour nous perdre dans un labyrinthe sans queue ni tête sans même nous aider à retrouver notre chemin.
Un roman étirant une enquête sur une longueur non nécessaire pour être résolue, au final, dans les vingt dernières pages grâce à un deus ex machina.
Un roman où je parviens à découvrir le qui/comment/pourquoi bien avant la fin du roman (et même dans la première partie du roman pour le pourquoi).
Cette dernière constatation est très subjective, je l'admets. J'aime les thrillers et romans policiers casse-tête. J'aime les fins à la Usual Suspect ou à la Saw. Une fin que personne ne pouvait voir venir.

Au final, je n'ai apprécié que trois choses dans cette Bête des Vosges.
- La partie scientifique. Si le roman avait été une étude de cas sur une mystérieuse apparition dans les Vosges, j'aurais mis un cinq étoiles sans hésiter.
- le major Hunebeau. le seul personnage tenant la route du début à la fin.
- La description du village et des alentours. J'adore pouvoir visualiser l'environnement dans lequel les personnages évoluent. Sur ce point, c'est un 10/10.

En résumé, un grand bravo pour l'attention apportée à l'aspect scientifique de l'histoire. Les sciences ont toujours ressemblé à du chinois pour moi (et je pense que je m'en sortirais bien mieux en chinois) donc réussir à me faire apprécier ce domaine et surtout à me le faire comprendre est un tour de force faisant toute mon admiration.


Commenter  J’apprécie          00







{* *}