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Critique de encoredunoir


Pour ce quatorzième et avant-dernier épisode des aventures de Dortmunder, rien, bien entendu, ne change vraiment. Il s'agit cette fois de dérober pour le compte d'un irascible vieillard multimillionnaire un précieux jeu d'échecs en or et pierres précieuses gardé dans une inaccessible chambre forte. Comme de coutume, c'est contraint et forcé que Dortmunder se trouve impliqué mais, toujours comme de coutume, l'enthousiasme de ses comparses allié à quelques coups de pouce du destin finiront par le convaincre que le coup est possible.

Bref, l'habitué de la série ne sera pas surpris, en retrouvera avec plaisir les ressorts habituels, et découvrira avec joie la façon dont Westlake les agence de manière à ce que tout soit à la fois pareil que d'habitude – car c'est aussi pour ça que l'on lit les romans de cette série – et surprenant grâce à quelque pirouette inattendue. Comme toujours, et plus encore dans les derniers volets de la série, Westlake se plaît à dresser divers portraits annexes : un commanditaire détestable au possible, l'ancien flic un peu pourri sur les bords, le jeune couple de marginaux qui tient le rôle de chiens dans le jeu de quilles… C'est que si l'on commence à connaître Dortmunder, Kelp, Stan, Tiny et toute la clique par coeur, il est toujours revigorant de les voir interagir avec de nouveaux personnages qui ne savent pas à quel point cette bande de bras cassés est poursuivie par la poisse.
S'il nous réserve à nouveau un braquage d'anthologie et quelques scènes pas piqués des vers, en particulier un passage digne des Marx Brothers qui voit toute la bande se cacher dans un bureau pendant que son occupant y est présent, Westlake souffre toutefois encore ici d'un défaut que nous avons déjà pu relever précédemment, à savoir une tendance à multiplier les intrigues croisées qui, si elles permettent toujours la mise en place d'un final original, sont d'un intérêt inégal dans le corps du roman et l'appesantissent un peu.
Reste tout de même un sens de la formule qui à lui seul vaut le détour (« Pour John, ses activités devaient rapporter, et il n'état pas ravi à l'idée que non seulement ce cambriolage bien précis était impossible, mais que maintenant ils étaient dans le rouge, sur ce projet, à hauteur de quatre cents dollars. […] Pendant le week-end, pour rembourser cette dette, Dortmunder et Kelp effectuèrent deux ou trois petites visites post heures d'ouverture chez divers fournisseurs de produits de luxe de Madison Avenue si haut de gamme et si raffinés que le petit panneau affiché sur la porte disait Nous parlons anglais. ») et le fait que suivre Dortmunder et ses acolytes, c'est aussi se plonger dans un monde rassurant où les méchants ne le sont pas tant que ça, où l'on croise les doigts pour que les voleurs réussissent leur coup, où l'on rit quand ils le ratent… où rien n'est jamais bien grave. Et par les temps qui courent, cela fait bien.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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