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Critique de Sofiert


Lorsqu'une Masse critique privilégiée m'a proposé la lecture du roman d'Alex Wheatle, "Les guerriers de la Canamelle", j'ignorais que cet auteur écrivait pour les adolescents et que j'aurais à commenter un roman historique pour jeunes lecteurs.

1760. Jamaïque. Plantation de canne à sucre. Moa a quatorze ans et il est esclave. Depuis l'enfance, il travaille dur dans les champs pendant des journées chaudes et interminables de quatorze heures , et reçoit des coups de fouet à la moindre pause non autorisée. Il vit dans une cabane minuscule avec une dizaine d'hommes et ne voit ses parents que très rarement. Sa mère travaille aux cuisines dans la maison du maître et son père au moulin. Une nuit, il apprend l'existence d'un soulèvement, mené par le charismatique Tacky. Moa veut être un guerrier de la canne et se battre pour sa liberté, et celle de tous les esclaves des plantations voisines. Mais avant de pouvoir s'échapper, Moa et son ami Keverton doivent affronter leur première mission : tuer l'un des surveillants , Misser Donaldson.

La mère d'Alex Wheatle vivait dans un village proche de la plantation où s'est produit le soulèvement, et l'auteur a passé son enfance à rêver d'être le descendant d'un des esclaves qui a participé à la révolte.
Bien évidemment, cette rébellion fut violente et sanglante et il ne dissimule pas la cruauté des rebelles qui vont jusqu'à tuer les marmaillons ( les enfants). Il justifie toutefois ces crimes en invoquant la nécessité de ne pas être dénoncé et minore la violence en montrant les rebelles affligés par cette nécessité.

La description des souffrances endurées par les esclaves et la mention des viols subis par les très jeunes filles sont sans doute nécessaires pour informer les jeunes lecteurs de cette réalité historique. Si les mots sont saisissants, il n'y aucune complaisance, ni volonté de choquer dans le déroulement des différentes scènes. le ton reste essentiellement didactique.

La narration est chronologique et ne présente aucune difficulté de compréhension.
Cependant pour les dialogues, l'auteur a fait le choix d'un patois jamaïcain très imagé et poétique, savoureux pour les adultes, mais qui peut perturber un jeune lecteur peu habitué à ce type d'expression. le décryptage peut alors s'avérer trop difficile.
Quelques jolis exemples : s'escamper, s'embéguiner, jaspinante, gambilles, défunter, quiétance, icitte...

La postface de l'auteur apporte quelques précisions sur le contexte historique, et on apprend que le livre est soutenu par Amnesty International qui évoque l'esclavage moderne et incite les jeunes lecteurs à se mobiliser pour la défense des droits humains.
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